Le calendrier des prochaines élections communales continue d'occuper le débat. Hier, des organisations de la société civile sont montées au créneau.
Elles sont 86 organisations de la société civile à avoir tenu une conférence de presse, hier, à Ambatonakanga, afin de rappeler au Gouvernement leurs recommandations à l'issue de l'élection présidentielle et des législatives dans l'objectif d'apporter des améliorations à l'organisation des prochaines élections.
Dans leur communiqué, les organisations de la société civile ont interpellé le Gouvernement pour que soit fixée, dans les meilleurs délais, la date des élections. Seules, selon eux, des élections communales organisées à temps et crédibles, peuvent constituer le socle d'un développement inclusif en faveur de toutes les régions et communes.
« Nous, organisations de la société civile (OSC), œuvrant pour la démocratie et la bonne gouvernance, sommes convaincus que le développement durable et inclusif de Madagascar doit être bâti sur un processus électoral libre, transparent, inclusif et crédible », peut-on d'ailleurs lire sur le communiqué qu'elles ont signé.
Décentralisation effective
En effet, la date initialement proposée par la CENI est le 06 novembre 2024. Elle a été modifiée pour le 11 décembre 2024, suite à la demande du Premier ministre Christian Ntsay pour des raisons techniques.
« Nous rappelons que le manquement à l'organisation de ces élections est illégal et constitue une absence d'engagement du pouvoir pour la décentralisation effective, garante d'un développement équilibré de toutes les régions et communes du pays », ont ainsi réagi les 86 organisations. En tout cas, ce report a été considéré par des partis de l'opposition mais aussi une partie de l'opinion comme étant une manœuvre politique de la part des tenants du pouvoir afin d'arriver à leurs fins.
Recommandations
Les organisations de la société civile ont voulu montrer qu'elles n'aspirent qu'à la tenue d'élections crédibles. Elles ont résumé en sept points leurs recommandations. Il s'agit, entre autres, de la modification de LORGER pour pallier aux différents vides juridiques sur la précampagne, le financement des dépenses de campagnes et les lacunes en termes de délai au niveau des contentieux électoraux.
La mise en place effective de l'Autorité Nationale de Régulation de la Communication Médiatisée (ANRCM) par le Gouvernement et le renforcement de la Commission de Contrôle du Financement de la vie politique (CCFVP), conformément à la législation électorale ou encore la transparence de l'administration et des juridictions électorales par la facilitation de l'accès par les acteurs non-étatiques et la société civile aux informations pertinentes et légales.
Compte de campagne
Les organisations de la société civile ont également insisté sur des points comme la non entrave à la liberté de réunions publiques et de manifestations sur la voie publique, la cessation des pressions ainsi que le respect de l'obligation de la neutralité de l'Administration et des agents publics notamment des secteurs de l'éducation, de la santé et de l'administration territoriale pendant les périodes électorales mais également l'amélioration des formations de la CENI et de ses démembrements au niveau du district et des bureaux de vote.
Elles ont terminé leur rappel sur le renforcement de la transparence des dépenses de campagne par la précision de sanction adéquate des candidats défaillants dans l'ouverture d'un compte de campagne, la désignation d'un trésorier, le dépôt dans les délais des comptes de campagne.