Le projet de Protection et de réhabilitation des sols pour améliorer la sécurité alimentaire ou PROSOL intervient notamment dans les régions de Boeny et Androy.
Il s'agit d'un projet sous tutelle du ministère de l'Agriculture et de l'Elevage et co-financé par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et l'Union européenne. Mise en oeuvre par la GIZ, ce projet vise à protéger les sols et à réhabiliter d'une manière durable les terres dégradées, comme son nom l'indique, à travers la promotion des approches agroécologiques à grande échelle.
En effet, environ un tiers de la superficie de Madagascar est déjà dégradé en raison de la recrudescence de la déforestation et du défrichement ainsi que de l'application de certaines pratiques agricoles ne respectant pas la durabilité, a-t-on appris. La croissance démographique constitue également une autre cause. Ce qui a provoqué une destruction, en partie irréversible, des systèmes agroécologiques et une baisse des rendements de productivité agricole.
36 000 ha de sols à réhabiliter
Afin d'y remédier, le projet PROSOL est mis en oeuvre pour promouvoir ces approches agroécologiques à grande échelle pour assurer une protection et une réhabilitation durable et climato-intelligente des sols dans ses deux régions d'intervention, à savoir Boeny et Androy. Parlant de cette première zone d'intervention, la région Boeny est actuellement très touchée par les effets néfastes du changement climatique tout en connaissant une forte dégradation des sols suite à un phénomène d'érosion. C'est dû notamment à la déforestation et aux feux de brousse, a-t-on évoqué. Le projet s'engage ainsi à former des producteurs à adopter des techniques agroécologiques permettant d'améliorer leur production agricole et de favoriser l'adaptation de leurs exploitations agricoles familiales au changement climatique. Le maïs et le sorgho sont les filières priorisées dans la région Boeny. Il est à noter que le projet PROSOL intervient dans 12 communes des 4 districts de cette région en vue de protéger et réhabiliter 36 000 ha de sols dégradés. Plus de 20 000 ménages répartis dans ces collectivités territoriales décentralisées en seront les bénéficiaires directs.
Transition agroécologique
Il est à rappeler que la technique agroécologie consiste à renforcer la fertilité des sols par l'association et la rotation des cultures avec la plantation d'arbres ainsi que l'amélioration de l'environnement agricole. Outre la vulgarisation à grande échelle de cette technique innovante en matière d'agroécologie et de gestion durable des terres, le projet PROSOL met également en oeuvre des activités de protection de sols dans les espaces hors exploitations agricoles et faisant l'objet d'utilisation commune par la population. L'accès des producteurs cibles aux intrants agricoles, plus particulièrement aux semences de qualité et au financement pour le développement de leurs activités ainsi qu'au marché, sera en même temps facilité. Il est à noter que des exploitants agricoles familiaux bénéficiaires ont pu trouver des débouchés à leurs récoltes de maïs grâce à une convention de partenariat avec un opérateur de marché. Quant à la filière sorgho, la production s'annonce bonne pour cette campagne. Le renforcement de la transition agroécologique s'impose ainsi au terme de ce projet.