« Les médias peuvent inviter des gens exclusivement pour dire du mal, insulter, calomnier, pour la recherche du sensationnel. » Ces propos d'Ousmane Sonko, le 30 juillet, ont été diversement commentés dans le milieu médiatique sénégalais. Explications.
Au Sénégal, nouvelle passe d'armes entre Ousmane Sonko et la presse. Le 30 juillet, lors d'une remise de prix à des jeunes étudiants, le Premier ministre a dénoncé la circulation de contenus haineux sur les réseaux sociaux mais aussi dans les médias, qu'il accuse d'alimenter ce phénomène. « Les médias peuvent inviter des gens exclusivement pour dire du mal, insulter, calomnier, pour la recherche du sensationnel », a-t-il affirmé, ajoutant que son gouvernement sera intransigeant à propos des insultes, même s'il y aura d'abord un travail de prévention.
« On commence à s'habituer à ce genre de menaces »
Ce n'est pas la première critique contre la presse formulée par le Premier ministre depuis son arrivée au pouvoir début avril. « On commence à s'habituer à ce genre de menaces », regrette d'ailleurs Maguette N'dong, le porte-parole du Syndicat des professionnels de l'information et de la communication du Sénégal. Mais il rappelle le rôle de la presse dans la vitalité démocratique du pays et souhaite une rencontre avec les autorités pour parler franchement de ses défis.
Un autre responsable d'une rédaction sénégalaise se désolidarise sur la forme des propos d'Ousmane Sonko mais estime que les critiques sont fondées. « Certaines personnes invitées dans les médias n'y ont pas leur place », affirme-t-il, et « représentent une menace pour le travail des vrais journalistes ». Il invite à une autocritique de la profession mais rappelle que ce n'est pas aux politiques de décider qui peut être invité et pour dire quoi.