Certains seraient tentés de dire que le mois d'août est son mois favori ou porte- bonheur. Vrai ou faux ? Toujours est-il qu'il y a des détails ou coïncidences qui ne pourraient passer inaperçus.
En effet, il a démarré son premier mandant à la tête du pays, le jeudi 1er août 2019. Comme si la nature avait parfaitement harmonisé les dates pour lui, son second mandat vient aussi de démarrer un jeudi 1er août. Vous l'aurez sans doute deviné. Il s'agit du président Mohammed Ould Ghazouani qui a officiellement prêté serment hier, à la présidence de la République, dans la capitale, pour un nouveau quinquennat à la tête de la Mauritanie.
Tout cela après avoir remporté le scrutin du 29 juin dernier, sans coup férir, avec plus de 56% des suffrages exprimés, malgré les contestations de l'opposition qui n'a récolté que des miettes. Ce 1er août fut donc un grand jour pour le natif de Boumdeid qui a prolongé son bail au Palais des Congrès El Mourabitounes de Nouakchott. Ce grand jour, il l'a partagé avec plusieurs de ses homologues présidents, notamment africains qui sont venus nombreux lui témoigner de leur amitié et fraternité.
Cela dit, après les félicitations, les honneurs et autres gratifications dont il a bénéficié, le plus dur commence maintenant pour l'ancien-nouveau président. En effet, c'est un secret de Polichinelle.
Le président Ghazouani devra travailler à consolider les acquis pour continuer de mériter la confiance de son peuple
Le président Ghazouani entame ce nouveau mandat dans un climat social pour le moins tendu, marqué par des préoccupations majeures concernant l'avenir du pays. C'est dire si la réussite du nouveau quinquennat qu'il vient de démarrer, est loin d'être une formalité contrairement à ce que l'a été son élection au sortir de la présidentielle du 29 juin dernier.
Tant les défis restent nombreux pour le président en exercice de l'Union africaine (UA). La corruption, la gabegie, le chômage des jeunes, la vie chère, l'éducation, la santé et surtout la complexe question de l'émigration, sont autant de chantiers sur lesquels le président réélu est attendu. C'est dire si le dirigeant de 67 ans devra davantage mouiller le maillot pour être à la hauteur des attentes de près de cinq millions de Mauritaniens qui lui ont confié leur destin.
S'il faut reconnaitre au Général-président, le mérite d'avoir réussi à faire de la Mauritanie, un rare pôle de stabilité dans une Afrique de l'Ouest tenue en tenailles entre attaques terroristes et coups d'Etat, il n'en demeure pas moins qu'il devra travailler à consolider les acquis pour continuer de maintenir le cap. Aussi doit-il travailler à rassembler les Mauritaniens. En bon commandant de guerre, l'ancien chef d'état-major et patron du renseignement militaire doit travailler à bâtir une «troupe» unie et solidaire autour de lui pour mener à bien ce nouveau mandat.
Et cela commence par une main tendue à toute la classe politique, notamment l'opposition dont certaines figures ont malicieusement été écartés de la course à la présidentielle afin de s'offrir un deuxième mandat. Pour un pays quatre coups d'Etat et qui semble avoir pris le virage de la démocratie depuis 2019, cette cohésion sociale est plus que jamais nécessaire pour consolider les acquis de la démocratie.