Cameroun: L'arrestation de l'activiste Raymond Cota inquiète des organisations de la société civile

L'arrestation il y a deux semaines à Libreville puis l'extradition vers le Cameroun, dans des conditions troubles, de l'activiste Raymond Cota, connu ses critiques sur la gouvernance camerounaise, suscitent l'inquiétude notamment du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac). Les dernières nouvelles le concernant datent d'une vidéo où on le voit menotté et présentant des excuses aux autorités des deux pays. Détails.

Au Cameroun, après la libération sous garant du jeune tiktokeur Junior Ngombé, la société civile reste mobilisée pour connaitre le sort d'un autre activiste, connu sous le nom de Raymond Cota, arrêté au Gabon il y a deux semaines, et extradé au Cameroun dans des conditions qui restent troubles.

Les dernières nouvelles de Raymond Cota remontent à une vidéo où on le voyait menotté, entouré de gendarmes, dans un lieu identifié comme étant la frontière Cameroun-Gabon. Selon des sources au Gabon, l'intéressé aurait été arrêté à Libreville dans une opération conduite par des éléments de la DGDI, la Direction générale de la documentation et de l'immigration, à la suite d'une requête des autorités camerounaises.

Il a ensuite été conduit de force au Cameroun par voie terrestre, soutient le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), une organisation sous-régionale de défense des droits humains. Depuis, il n'est plus réapparu, tout comme restent méconnues les raisons de son interpellation et de son extradition.

Un collectif d'une dizaine d'avocats appelle à sa libération

À Libreville comme à Yaoundé, beaucoup s'interrogent sur la manière dont cette opération a été conduite. Le Redhac évoque une procédure « complètement illégale », en marge des conventions internationales qui protègent des exilés qui sont exposés à des représailles dans leur pays d'origine.

Depuis le Gabon où il résidait désormais après avoir quitté le Cameroun, Raymond Cota était connu pour son activité de dénonciation de la gouvernance dans son pays via des vidéos sur les réseaux sociaux.

À Yaoundé, un collectif d'une dizaine d'avocats s'est constitué pour appeler à sa libération, pendant que plusieurs partis politiques ont dit leurs inquiétudes face au durcissement du régime contre toute voie dissidente, à l'approche de la prochaine élection présidentielle.

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