Action et Développement (AcDev), dans le cadre de sa mission contre la mortalité maternelle et infantile, a mis en place, lors d'un atelier hier, mercredi 31 juillet, un réseau de champions chargé d'un travail de plaidoyer auprès des pouvoirs publics afin de faciliter l'insertion des pharmacies privées dans des circuits de distribution des services de planification familiale.
Identifiée comme une des stratégies pour lutter contre la mortalité infantile, la planification familiale est, aujourd'hui, à un taux relativement bas au Sénégal. Il est d'environ 26%. Le programme Action et Développement s'est donné comme objectif d'atteindre un taux de 40%, à l'horizon 2026. Pour l'atteinte de cet objectif, avoue Dr Cheikh Tidiane Athie, coordonnateur du programme Action et Développement (AcDev), en appelle à l'implication de tous. «Nous ne pouvons pas atteindre ces objectifs si nous n'avons pas la participation pleine et entière de l'ensemble des segments de la société. Des acteurs qui pourront apporter leurs contributions...»
Dr Athie rappelle, en ce sens, qu'au Sénégal, nous avons ce qu'on appelle la délégation des tâches. «Cette délégation des tâches consiste à avoir d'autres acteurs. Ces acteurs-là, leurs champs d'activités peuvent contribuer à relever l'accès au service de planification familiale», a-t-il expliqué.
C'est sous ce rapport, déclare le coordonnateur de AcDev, que «nous nous sommes dit que les pharmaciens constituent la porte d'entrée. Aujourd'hui, la majeure partie des Sénégalais, le premier réflexe qu'ils ont, c'est d'aller dans une pharmacie ; sachant que dans une pharmacie, on ne peut pas les soigner, mais c'est le premier réflexe que nous avons».
Ces propos sont d'ailleurs, confirmés dans un document partagé à la presse. Dans ledit document, il est mentionné que «les jeunes en union ou célibataires (...) après avoir mis en balance les coûts des produits et le poids social de la stigmatisation dans le système public, préfèrent souvent aller dans les pharmacies privées pour des soucis de confidentialité et de rapidité».
Donc, soutiendra-t-il, «si, aujourd'hui, on permet à des agents qui n'ont jamais fait l'école d'exercer dans les cases de santé un peu partout, d'offrir des soins de santé, certains types de services, pourquoi pas le permettre aux pharmaciens qui ont eu un soubassement de formation scientifique en soins infirmières ? Cela ne permettrait que de faciliter l'augmentation de l'accès des populations à des services de santé».
D'où l'identification «des champions pour nous aider à faire un travail de plaidoyer auprès des pouvoirs publics, auprès des décideurs, pour faciliter l'insertion des pharmaciens dans des circuits de distribution des services de planification familiale», a relevé Dr Cheikh Tidiane Athie.