Sénégal: Adama Ndiaye, directeur de l'agence sénégalaise de promotion touristique - « Nous nous attendons potentiellement à environ 280 000 000 participants aux JOJ »

interview

Il faut s'attendre à combien de visites d'étrangers et en termes de réceptifs hôteliers, est-ce que le Sénégal est prêt ?

Ce n'est pas tout le Sénégal qui accueille. Il y a Dakar, Diamniadio et Saly qui accueillent. Le cumul que nous avons fait de l'ensemble de ces sites par rapport aux réceptifs disponibles, selon les statistiques qui nous ont été données par la Direction de la règlementation des touristes et qui datent de 2023, nous en sommes pratiquement à 14 000 entre Saly, Dakar, Mbour et Diamniadio.

Et donc puisque nous attendons en moyenne 20 000 participants, ceci n'a rien à voir avec les touristes qui viendraient et tous ceux-là qui seront intéressés par les Jeux. Si on prend note de ces chiffres, le gap peut être comblé d'autant plus qu'il y a des hôtels en construction.

Mais il y a également une autre dimension qui n'a pas été prise en compte. A Dakar comme à Saly, il y a énormément de résidences qui n'ont pas été comptabilisées puisque nous avons parlé de 4, 3 et 5 écoles. Donc, si on abrège un peu et qu'on aille vers ces résidences et mobiliers qui sont en règle, le gap est largement absorbé.

Quelles sont les opportunités que peuvent offrir l'organisation des JOJ au tourisme Sénégal ?

Le tourisme, c'est une opportunité. Je pense qu'un évènement de cette dimension, c'est à la fois une possibilité de recevoir beaucoup de touristes, le nombre de touristes va croitre forcément. Et un touriste étranger consomme en moyenne 100 euros (65.000 F CFA) par jour. Voyez-vous l'impact que cela peut avoir au niveau de l'hôtellerie, de la restauration, des transports, au niveau même social. Donc, l'impact est incommensurable. C'est pour vous dire que c'est une opportunité d'une dimension exceptionnelle qu'il faut saisir avec beaucoup d'enthousiasme.

Ce sera une première pour l'Afrique et le Sénégal. Ce n'est pas un peu lourd ?

Lourd ? Non ! Le Sénégal est habitué à des challenges et je pense qu'accueillir ces JOJ nous ont donné énormément d'énergie et nous pensons qu'avec les partenaires de l'Etat du Sénégal mais également aux JOJ et surtout par rapport à cette organisation qui est mise en place, le défi n'est pas très

Est-ce que c'est rassurant ?

Pour le gap, ça m'engage en tant que Adama Ndiaye. Mais ce que j'ai vu (à Paris), je me rencontre lorsque je me promène dans des taxis, des hôtels et autres, qu'effectivement les hôtels sont vides. Ou plutôt, il y a encore de la place. Et pourtant ces jeux ont été préparés huit ans avant. Nous, nous ne sommes pas dans cette durée mais je pense qu'au regard de la co-construction qu'il y a aujourd'hui une nette progression.

Quid de l'héritage sur le plan touristique, qu'est-ce que ces Jeux pourraient apporter à l'ASPT ?

Déjà, en termes de flux. C'est une croissance des flux parce que si on vous dit qu'il y aura en moyenne 20 000 participants, cela veut dire que potentiellement pour l'Agence, il y a 20 000 fois 14 fois 1000, ça nous fait environ 280 000 000. Ne serait-ce que pour la taxe pour la promotion touristique en 14 jours occupés par les touristes. Déjà pour l'Agence.

Maintenant, pour les hôteliers, c'est autre chose. Il faut multiplier autant par le prix de la chambre. Et donc, c'est autant de retombées financières mais également ça nous permet d'étoffer notre offre hôtelière parce que les opérateurs privés, certains sont dans la dynamique de construction de nouvelles infrastructures. Je pense donc que le Sénégal va également se renforcer en termes d'offre hôtelière mais également en termes de mobilité. Parce que de toute façon, pour accueillir tout ce monde, il va falloir également qu'il y ait un renforcement du parc de bus pour prendre en charge cela.

C'est aussi une dimension créative pour la culture et autres parce qu'en réalité, c'est un rayonnement qui permet aux créateurs d'innover et également c'est un marché pour tout le monde. Donc, je pense aussi bien pour l'artisan, le sportif, c'est une opportunité extraordinaire. C'est un marché ouvert à travers le sport.

Un plaidoyer pour faire du Sénégal un hub sportif, ça ne devrait être une affaire de l'ASPT ? Faire du Sénégal, le Qatar de l'Afrique de l'Ouest ? Est-ce que c'est envisageable ?

Mais bien sûr, on y est déjà. Vous savez le Sénégal a déjà gagné la Coupe d'Afrique il n'y a pas très longtemps. Le Sénégal a gagné pendant deux ans beaucoup de coupes. Et donc, il se positionne comme une destination déjà parce que les gens viennent aujourd'hui voir quelle est l'exception sénégalaise. L'organisation des clubs sont là. Je parle des académies qui forment comme Diambars, Génération Foot et qui font des talents.

Déjà, ça c'est un modèle que nous exportons bien. Maintenant, avec l'enthousiasme de la jeunesse, promenez-vous dans Dakar ou aux environs, tout le monde pratique du sport. Tout le long des allées ou des plages, vous voyez des gens en short ou en T-shirt autour de l'université. Le sport est devenu aujourd'hui, je ne dirai pas une pratique prioritaire, mais une pratique secondaire en devenant des habitudes des Sénégalais et donc ces Jeux pourront être un déclic pour davantage développer cette culture sportive.

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