On peut dire sans exagérer qu'elle marche sur des oeufs depuis samedi. En effet, les déclarations de la ministre du Commerce, Dorine Chukowry, ont du mal à passer auprès de la population. Lors d'une conférence de presse tenue samedi, elle a affirmé que, malgré la cherté de la vie, les Mauriciens vivent bien. Elle a ensuite ajouté : «Je vous invite à descendre dans les malls à travers le pays, à voir combien de personnes mangent à l'extérieur. Tous les restaurants sont pleins. C'est un signe que les gens vivent bien. Dans chaque mall, il faut faire la queue pour entrer dans un restaurant. Il faut attendre que les gens partent pour avoir une place et être servis. C'est presque un jeu de chaises musicales pour trouver une place dans un restaurant.»
Ces propos ont rapidement suscité l'indignation sur les réseaux sociaux. «Les Mauriciens ne vivent pas bien, ils survivent !» Ou encore «Regardez qui fréquente les malls avant de dire n'importe quoi.» Certains ont dénoncé les salaires des hauts responsables du pays en suggérant que ce sont eux qui fréquentent les malls, tandis que d'autres ont écrit : «C'est une autre manière de parler du feel good factor !» Ce mardi, à l'Assemblée nationale, la ministre a enfoncé le clou en évoquant le coût et la disponibilité des oeufs dans les commerces. Selon elle, la pénurie d'oeufs serait due à un «panic buying» provoqué par certains articles de presse. Elle a également souligné qu'à cette période de l'année, la demande en oeufs augmente. «Les gens consomment plus d'oeufs. Que puis-je faire s'ils veulent en manger davantage en juillet ?», a-t-elle rétorqué à une question supplémentaire du député Patrick Assirvaden.
Elle a aussi précisé qu'avec l'approche de la fête de l'Assomption, certains ont commencé à stocker des oeufs pour la confection de gâteaux. Les réactions sur les réseaux sociaux n'ont pas tardé après cette explication. Certains affirment que les rayons réservés aux oeufs dans les supermarchés sont vides. «Nous sommes en hiver et les poules pondent moins, Madame. C'est ce qu'il fallait répondre !», écrit un internaute. «Peut-être que, dans un avenir proche, nous devrons importer des oeufs», suggère un autre.
