Madagascar prévoit de tripler ses Aires Protégées Marines d'ici à 2026 afin de préserver les espèces menacées se trouvant dans les océans et les zones côtières.
Des recherches sur les zones clés pour la biodiversité (KBA) ont ainsi été menées par le projet GEF6-AMP, sous la houlette du ministère de l'Environnement et du Développement durable avec le soutien financier du Fonds Mondial pour l'Environnement, pour ce faire. « L'objectif consiste à augmenter la superficie des Aires Protégées Marines à 2,5 millions d'hectares d'ici à 2026 si elle couvre actuellement 1,5 million d'hectares, soit une extension sur 1 million d'hectares. Nous avons déjà délimité environ 600 000 ha de zones marines qui sont en cours d'installation en tant que surface protégée, tandis que le reste est encore à identifier à l'issue de ces recherches », a évoqué Rinah Razafindrabe, le directeur général de la Gouvernance Environnementale au sein du ministère de l'Environnement et du Développement durable, lors de l'atelier de présentation des premiers résultats sur les zones clés pour la biodiversité de Madagascar, hier, à l'hôtel Panorama.
Nouvelles zones clés pour la biodiversité
Une zone marine est classée KBA lorsqu'elle abrite des espèces menacées d'extinction ou des écosystèmes en danger, souvent uniques ou extrêmement rares sur terre. « Les résultats préliminaires de ces recherches ont permis d'identifier de nouvelles zones clés pour la biodiversité à Madagascar. Il s'agit notamment de la partie Nord-Ouest et le Grand Sud de l'île. En effet, leur biodiversité est menacée ou endémique. On y trouve, entre autres, des espèces vulnérables telles que les baleines à bosse tandis que les tortues marines sont classées en danger. Les requins baleines et les dugongs ont actuellement un statut d'espèces en danger critique. Parlant de cette seconde espèce, les scientifiques ont identifié seulement neuf individus. On les trouve notamment dans la partie Nord Ouest du pays tandis que d'autres nouvelles espèces marines ont été répertoriées dans la partie Sud. Les chercheurs sont en train d'identifier leurs noms », a fait savoir Ratsifandrihamanana Faratiana, Experte en Écologie marine au sein du projet GEF6-AMP.
Appel à projets lancé
Par ailleurs, « ces nouvelles zones clés pour la biodiversité regorgent également d'autres espèces comme les dauphins, les raies, les poissons, les oiseaux marins, les gastéropodes et les coraux. La conservation de cette biodiversité marine s'avère être une priorité nationale et mondiale pour assurer la survie des espèces menacées et leur transmission aux générations futures. La biodiversité joue également un rôle crucial pour l'économie locale et nationale. La preuve, la population vivant dans les zones côtières dépend des activités de la pêche. En outre, de nombreux touristes internationaux viennent à Madagascar pour admirer ces espèces marines protégées pour ne citer que les baleines à bosse, les requins baleines, les tortues marines et les oiseaux marins faisant la réputation de la Grande île sur le plan international, sans oublier les récifs coralliens », a ajouté le Directeur général de la Gouvernance environnementale. Dans le cadre de l'extension des Aires Protégées Marines, un appel à projets est ainsi lancé ce mois-ci à l'endroit des ONG et des associations intéressées. Les projets sélectionnés bénéficieront d'un financement de la part du projet GEF6-AMP, a-t-on conclu.