Congo-Brazzaville: La ritournelle des prix

C'est avec un grand soulagement que les Congolais ont appris que ce lundi 5 août sera bien un jour ordinaire comme les autres. Ils pourront emprunter le bus ou le taxi sans avoir à dépenser plus que d'habitude. La menace de relever le prix de la course automobile ne sera finalement pas mise à exécution. Décision salutaire de l'intersyndicale des transporteurs dont les entretiens avec le ministre délégué à la Décentralisation ont ainsi été couronnés de succès.

Apprécié, ce dénouement n'évacue cependant que de moitié les inquiétudes des usagers qui se posent la question de savoir s'il s'agit d'une solution sur le long terme ou simplement une pause avant que les initiateurs de la pétition ne reviennent à la charge le moment venu. Ce n'est, en effet, pas la première fois que le climat se tende dans ce secteur du transport en commun à fort impact socioéconomique géré presque exclusivement par des opérateurs privés. La timidité avec laquelle l'Etat y pointe le nez datant de très longtemps.

Si l'on s'en tient aux conclusions de la réunion évoquée plus haut, mission a été confiée à une commission de débattre des points à l'origine de la prise de position des transporteurs. En 2022, devant la même ritournelle, le gouvernement avait décidé de desserrer l'étau des taxes exigées aux opérateurs allant de la suppression de certaines à la baisse de moitié d'autres, d'autres encore ayant été purement et simplement supprimées.

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Du fait de la crise financière et misant sur la rationalisation de ses recettes, l'Etat n'a pas souhaité reconduire ces gracieusetés cette année. D'où la pomme de discorde. Mais à bien y regarder de près, le transport en commun au Congo est l'une des activités où prédomine le laisser-aller. Le prix de la course de taxi dans Brazzaville et Pointe-Noire notamment relève du bon vouloir du transporteur.

De ce qui précède, la commission instituée de commun accord le 29 juillet ferait mieux de proposer aux pouvoirs publics des règles claires, de telle sorte que chaque partie trouve gain de cause dans ce commerce d'intérêt général où un peu de sérieux peut contribuer à l'apaisement du climat social.

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