Le ministère de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères a été intransigeant : il a convoqué, samedi 3 août, l'ambassadeur d'Ukraine à Dakar pour avoir publié une vidéo de soutien aux attaques qui ont eu lieu, fin juillet, contre l'armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner dans le nord du pays et qui a causé de lourdes pertes. Les nouvelles autorités sénégalaises, depuis l'élection du président Bassirou Diomaye Faye, en avril dernier, ont ainsi voulu affirmer leur position de « neutralité constructive ».
Sur sa page Facebook, l'ambassade d'Ukraine, à Dakar, avait publié une vidéo de l'armée ukrainienne au sujet de l'attaque terroriste meurtrière qui a eu lieu, la semaine dernière, contre l'armée malienne et ses alliés russes, accompagnée d'un commentaire de l'ambassadeur d'Ukraine.
L'ambassadeur ukrainien est convoqué, samedi 3 août, par le ministère sénégalais des Affaires étrangères qui lui rappelle ses « obligations de discrétion, de retenue et de non-ingérence ». Depuis, la vidéo a disparu des réseaux sociaux.
Dans un communiqué, publié le même jour, le ministère sénégalais a dénoncé cette publication qui apporte « un soutien sans équivoque et sans nuance » à l'attaque terroriste dans le nord du Mali. Il a affirmé sa position de « neutralité constructive » et a dit ne pas tolérer cette « tentative de transférer sur son territoire la propagande médiatique en cours », dans le conflit russo-ukrainien.
Il a ajouté qu'il « ne saurait accepter (...) des propos et des gestes allant dans le sens de l'apologie du terrorisme surtout lorsque ce dernier vise à déstabiliser un pays frère comme le Mali ».
En mars 2022, l'ambassadeur ukrainien avait déjà été convoqué après avoir publié, sur ses réseaux sociaux, un appel à recruter des étrangers pour aider le pays dans sa guerre contre la Russie.
Le ministère des Affaires étrangères du Burkina Faso a aussi réagi à cette vidéo dans un communiqué daté du 2 août, où il condamne cet acte d'apologie du terrorisme, soutient les forces armées maliennes, où il rappelle le principe de non-ingérence et invite le gouvernement ukrainien à se ressaisir.