Congo-Kinshasa: Est de la RDC - Le cessez-le-feu entre en vigueur alors que le M23 progresse

Un cessez-le-feu annoncé mardi entre Kinshasa et Kigali est entré en vigueur cette nuit dans l'est du pays. Obtenu par la médiation angolaise, ce nouvel accord vise à faire taire les armes dans le conflit qui oppose l'armée congolaise à la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda. L'UE et l'ONU ont salué la signature de cet accord, demandant à toutes les parties au conflit de respecter leurs engagements. Mais sur le terrain, ce cessez-le-feu est accueilli avec scepticisme. D'autant que le M23 s'est emparé d'une ville stratégique samedi soir.

L'accord prévoit un cessez-le-feu entre les parties en conflits - sans préciser lesquels - et la mise en place d'un plan de neutralisation des FDLR, des miliciens hutus rwandais. Ainsi que l'élaboration d'un plan de désengagement des forces. Le texte est signé par la ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba et son homologue rwandais Olivier Jean Patrick Nduhungirehe.

Mais dès le lendemain de la signature de cet accord, l'Alliance Fleuve Congo (AFC) - une coalition de groupes rebelles congolais, dont le M23 - a réagi, annonçant ne pas être automatiquement lié par les conclusions de réunions auxquelles il n'a pas été convié.

Bémol également du côté des alliés de l'armée congolaises.« Nous n'allons pas accepter cela, a réagi un membre du groupe de pression Véranda Mutsanga. Nous estimons qu'à partir du 4 aout les Wazalendo ont le droit d'attaquer l'ennemi ; sinon les rebelles risquent de progresser. »

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Un accord donc qui ne fait pas l'unanimité. Jusqu'à présent, une demi-douzaine de cessez-le-feu et trêves ont été décrétés, mais jamais respectés plus de quelques semaines.

Le M23 prend Nyamilima

Signe de la fragilité de ce cessez-le-feu, à la veille de son entrée en vigueur, les rebelles du M23 ont pris le contrôle de la ville de Nyamilima au Nord-Kivu; en fin de journée samedi. La prise de cette agglomération de 22 000 ménages s'est faite sans combats après le retrait des groupes d'autodéfense dit Wazalendo alliés aux FARDC, selon la société civile locale.

Les combattants du M23 ont pris cette localité stratégique qui donne un accès facile vers Ishasha, troisième ville-frontière plus importante de la région entre la RDC et l'Ouganda, et située à environ 200 kilomètres au nord de Goma, rappelle notre correspondant Héritier Baraka.

Vendredi des affrontements violents entre M23 et groupes armés locaux ont eu lieu dans les localités de Kiseguru, Katwiguru et Kisharo où au moins huit civils ont été tués, selon des sources administratives et sanitaires ; qui ajoutent que ces localités sont passées sous contrôle rebelle. Certains des habitants ont pris la fuite vers l'Ouganda.

Ces affrontements et cette avancée des M23 ont eu lieu alors que la trêve négociée par les États-Unis étaiit encore encours, et juste avant le début du cessez-le-feu négocié à Luanda, un accord entre la chef de la diplomatie congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner et son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe qui avait suscité peu d'espoir dans la région.

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