Après une pause ce dimanche, le mouvement pour mettre fin à la mauvaise gouvernance devrait reprendre ses marches et ses occupations un peu partout au Nigeria ce lundi. Malgré le dialogue proposé par le président Bola Ahmed Tinubu, aucune voix ne s'est fait entendre pour accepter l'invitation. Au contraire, les réactions au discours du chef d'Etat ont été quasi unanimement négatives.
Dans un post sur X, la leader de Bring Back Our Girls, Oby Ezekwesili, a écrit « le discours de Tinubu était une occasion monumentale manquée d'apaiser les citoyens avec des réponses solides. »
Tonalité similaire de la part de l'ancien vice-président Atiku Abubakar. Pour lui, Ahmed Bola Tinubu « néglige les difficultés économiques pressantes qui ont assailli les familles nigérianes depuis le début de son mandat ». Debo Ologunagba, un porte-parole du PDP, le principal parti d'opposition, estime que le chef d'État ne propose rien de concret. Il dénonce l'absence de décision immédiate pour réduire le prix du carburant.
L'avocat Femi Falana, défenseur du militant ogoni, Ken Saro-Wiwa, regrette l'incapacité de Bola Ahmed Tinubu à condamner les brutalités des forces de sécurité nigériane. Enfin, Wole Soyinka a eu les mots plus sévères. Pour le prix Nobel de littérature, « tirer à balles réelles sur des manifestants pacifiques qui déplorent la faim symbolise une régression inquiétante du type de celles qui précèdent très probablement les révolutions. » Wole Soyinka est pourtant un proche du président Bola Ahmed Tinubu.
Du côté de la majorité, aucune voix majeure ne s'est fait entendre pour soutenir le discours du président.