Afrique: Jeux olympiques de Paris - L'image inaccessible...

5 Août 2024

Le monopole des chaînes cryptées a privé des millions de téléspectateurs de suivre ces Jeux censés être des jeux ouverts et destinés à tout le monde. Les pays du tiers monde en sont les victimes.

Le CIO n'est pas une organisation à but lucratif, elle n'a pas l'obligation de générer des bénéfices, mais réalisé des excédents qu'elle verse à ses membres pour des actions de développement du sport et de l'olympisme. Mais depuis des années, le CIO, à l'instar de la Fifa, est rentré corps et âme dans le business, en premier celui des droits de retransmission des JO en créant une institution (agence) du nom de l'OBS, chargée de la diffusion et des droits TV et radio de l'événement olympique, histoire de concrétiser son monopole sur les JO. Le CIO a réussi, commercialement parlant, à réorganiser le chapitre diffusion des JO et a augmenté ses revenus d'une manière substantielle depuis les JO 2008 de Pékin. Mais remarquons que, d'une édition à l'autre, regarder les Jeux olympiques pour les téléspectateurs surtout des pays en voie de développement est devenu une corvée. Ce sont les chaînes cryptées et payantes qui remportent les lots et privent des millions de suivre leurs représentants.

Les JO tendent à devenir, comme le mondial du football, un événement inaccessible. Et pour contourner ce monopole fâcheux et «arrogant», le monde entier s'est penché sur le piratage et sur les modes de diffusion «illégaux» tels que le «sharing» ou l'«IPTV». Forcément et quand on est par exemple un téléspectateur maghrébin, on est obligé de passer par le piratage pour suivre ses athlètes. Parce que les chaînes publiques se trouvent en hors jeu et incapables de diffuser. C'est la fameuse chaîne qatarie «Beinsports» qui exerce son incroyable monopole sur les JO, mais aussi sur tous les autres événements sportifs de grande envergure.

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Le CIO a cohabité et a même encouragé ces pratiques monopolistiques «immorales» quand il s'agit des Jeux olympiques. On reste à la merci de la chaîne qatarie qui cède et diffuse quand elle le veut gratuitement un match ou une course où un athlète ou une équipe arabes sont concernés. Notre chaîne nationale? Elle est complètement out comme si on n'a pas de représentants dans ces jeux. Incapable de retransmettre les matches vu les tarifs exorbitants imposés par «Bein Sports», notre télévision publique s'est contentée du service minimum et insuffisant.

Ce n'est plus l'époque où l'Asbu obtenait à des prix abordables le droit de diffuser les JO et permettait aux chaînes arabes de diffuser des heures et des heures de compétitions gratuitement. Aujourd'hui, l'image devient inaccessible pour le simple téléspectateur du monde entier et spécialement celui du tiers monde. Tout cela au nom du modèle business du sport qui permet de renflouer les caisses mais qui dénature des compétitions notoires et dédiées à l'humanité. Aujourd'hui, vous payez pour regarder le sport sinon vous passez par la voie illégale pour suivre votre sélection, équipe ou athlète.

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