Alors que la Première Ministre et 16 membres du gouvernement ont séjourné à Kisangani pour la commémoration de la journée du 02 août, consacrée aux victimes de différentes guerres d'agression perpétrées sur le sol congolais, la Nouvelle Société Civile Congolaise et le Réseau des Défenseurs des Droits de l'Homme, ont réuni, dans la salle de conférence du Centre Liloba à Kinshasa, des militantes et militants des droits de l'homme, venus participer à la matinée de mobilisation pour la reconnaissance du Génocide congolais oublié.
Outre la reconnaissance de ce génocide par la communauté internationale, Jonas Tshiombela, Beaupol Mupemba et Carlos Mupili qui ont exhibé sur les effigies, le caractère sacré de la vie humaine, veulent voir l'instauration de la paix. Intervenant pour la circonstance, les trois orateurs ont, d'une part, exigé que justice et réparation soient rendues pour honorer les mémoires des innocents qui ont perdu leur vie, et d'autre part, il faut, selon eux, une volonté politique réelle pour éradiquer cette crise.
«Dans le cadre de la célébration du Génocide congolais, les militants des droits de l'homme et les membres de la société civile se sont réunis pour exiger la reconnaissance de ce génocide presqu'oublié de l'histoire de l'humanité. Malgré plus de 12 millions des morts enregistrés, aucune justice tant nationale qu'internationale ne s'intéresse. C'est de la souffrance », a déclaré le Coordonnateur National de la Nouvelle Société Civile Congolais, dans une interview devant la presse.
Le peuple congolais étant membre de la communauté internationale, il doit à l'en croire, bénéficier de la même attention que les peuples de la Sierra Léone, la Yougoslavie et du Liban.
"Les congolais ont décidé de se prendre en charge", a-t-il dit, après avoir constaté la sourde d'oreille que fait la communauté internationale sur les massacres dans l'Est de la RDC.
«Si la paix est oubliée au Congo, elle le sera également dans le monde entier. Ne pas s'intéresser à la souffrance du peuple congolais, c'est faire abstraction à ce qui pourrait se passer demain dans d'autres pays. », a insisté Jonas Tshiombela qui, par ailleurs, a annoncé pour les prochains jours, l'organisation des différentes activités de mobilisation et de sensibilisation populaire, telle que des marches pacifiques sur l'ensemble du pays, pour réclamer que la justice et la réparation des préjudices causés soient rendues à l'égard du peuple congolais.
De son côté, Beaupol Mupemba demande à la Cour pénale internationale (CPI), de se saisir du dossier parce que, a-t-il renseigné, les infractions de génocide, de crime contre l'humanité et crime de guerre qui sont commises dans la partie orientale de la RDC, relèvent de sa compétence. Il y a lieu d'introduire un mécanisme spécial en instaurant un tribunal pénal international pour le Congo parce que, ajoute-t-il, les massacres perpétrés blessent la conscience universelle.
En outre, pour mettre fin à cette crise, Me Carlos Mupili estime pour sa part qu'il faut attaquer le front politique, qui implique la cohésion sociale entre congolais et suggère au Président de la République d'organiser un dialogue national.
«Tout le peuple congolais doit regarder dans la même direction afin qu'il n'y ait plus d'autre Nangaa qui soit débauché par les ennemis du peuple ». A cela, il a ajouté le front diplomatique et militaire.