Soudan: Les graves inondations dans plusieurs régions menacent des populations déjà fragilisées par la guerre

En plus de la guerre et de la famine, de graves inondations touchent le Soudan. C'est le cas au Darfour du Nord, dans l'Est, du côté de Port-Soudan, mais aussi dans la province de de Kassala, à 500 km plus au sud.

L'ONG Médecins sans frontières demande aux autorités soudanaises un accès pour venir en aide aux sinistrés des inondations dans la province de Kassala. A Port-Soudan, des maisons se sont effondrées en raison des inondations, explique Prince Djuma Safari, coordinateur médical de MSF France au Soudan, joint par Lucile Gimberg, du service Environnement. Mais la situation est aussi inquiétante dans la région de Kassala où se trouvent plus de 76 000 déplacés. « En tant que déplacés, ils ont déjà beaucoup de problèmes, d'accès aux soins, à la nourriture, et d'accès à l'eau potable ».

Nous craignons des épidémies dans les jours à venir

Lucile Gimberg Dans le Darfour du Nord, la situation est également grave

Des chercheurs de l'Université de Yale, aux États-Unis, spécialistes des questions humanitaires, ont étudié et montrent grâce à des images satellites l'ampleur des zones inondées par les pluies diluviennes et l'ampleur des dégâts causés par l'eau dans la capitale de la région, Al Fasher... : maison, écoles, hôpitaux, marché inondés - ainsi que dans le méga-camp de déplacés internes de ZamZam où s'entassent quelque 500 000 personnes.

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L'eau est brune, pleine de boue et souillée aux excréments humains et d'animaux. Elle a déjà envahi une surface équivalente à 125 terrains de football dans l'immense camp de déplacés de Zamzam, et a atteint 9 des 13 points d'eau où s'alimentent les populations.

Accepter Gérer mes choix Voilà ce que montrent les images satellite étudiées par les équipes de Nathaniel Raymond, à la tête du laboratoire de recherches humanitaires à l'Université de Yale. « L'arrivée de milliers de déplacés internes qui fuient la ville d'Al Fasher vers le camp de Zamzam fait que des personnes se sont mises à déféquer dans des latrines en plein air. Cela signifie que l'eau de ces inondations a potentiellement été en contact avec ces endroits contaminés.

Cela augmente le risque de diarrhées aiguës, ce qui peut mener à la mort de milliers de personnes si cela devient une épidémie », explique le chercheur, joint par Lucile Gimberg, du service Environnement.

En 1994, rappelle le chercheur, l'épidémie de choléra dans le camp de Goma, juste après le génocide au Rwanda, a causé la mort de 12 000 personnes qui survivaient dans les mêmes conditions... En seulement quelques semaines.

Et il ajoute « Franchement, c'est un miracle que cela ne soit pas encore arrivé ici.»

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