Kédougou — La société Endeavour Mining dit "travailler activement" pour "une reprise rapide" des opérations de sa mine de Sabodala dont les travailleurs observent "une grève illimitée" depuis jeudi dernier, en guise de protestation contre le non-paiement d'heures supplémentaires.
"Endeavour continue de travailler activement pour trouver une solution permettant une reprise rapide des opérations", a assuré dans un communiqué son vice-président en charge des affaires publiques, Abdoul Aziz Sy.
Il précise que les opérations de lixiviation au carbone étaient temporairement arrêtées, celles de sa nouvelle usine BIOX se poursuivent, laissant entendre que cela devrait limiter l'impact de cette grève par laquelle les travailleurs de la société veulent obtenir de leur employeur le paiement d'heures supplémentaires, sur la base d'un accord d'établissement signé par les deux parties en 2016.
"Nous ne prévoyons pas actuellement d'impact matériel sur la capacité du groupe à atteindre ses objectifs de production, les coûts devant se situer dans la partie supérieure de la fourchette prévue", souligne Abdoul Aziz Sy dans un communiqué.
"La mine et la récente expansion de l'usine BIOX contribuent à la création d'emplois et de revenus importants pour la région" de Kédougou, où se trouve la mine exploitée par Endeavour Mining à Sabodala.
Selon AbdoulAziz Sy, depuis 2021, Endeavour "a démontré [...] de manière constante son engagement à améliorer les conditions de travail de ses employés à Sabodala-Massawa", à travers des accords d'établissement "signés en 2016 et 2022 et homologués par l'inspection du travail".
"Ces accords, toujours en vigueur, définissent la manière dont les heures supplémentaires doivent être calculées", a-t-il dit, en affirmant qu'à partir de 2022, "les représentants des employés ont manifesté leur volonté d'intégrer de nouveaux éléments dans la base de calcul des heures supplémentaires".
"Bien que ces éléments n'aient pas été explicitement exigés par la loi, soutient-il, la direction de Sabodala-Massawa a répondu positivement à la plupart de ces demandes, en acceptant d'inclure de nouvelles dispositions".
Selon lui, les dernières revendications exprimées portent sur des paiements rétroactifs demandés par les représentants des employés depuis 2016, ce qui constitue à ses yeux une remise en cause des accords "signés et acceptés par toutes les parties prenantes".
"Récemment, fait-il savoir, la direction de Sabodala Gold Operations a fait plusieurs propositions, portant notamment sur l'intégration d'une prime de production, un remboursement fiscal sur les avantages en nature, la rétroactivité de certains paiements ou une nouvelle rotation 14/14 plus avantageuse pour les cadres".
Mais en dépit de ces propositions, le collègue des délégués du personnel de Sabodala n'a pas renoncé à ses revendications.
"Les heures supplémentaires prises en compte dans le mode de calcul sont celles effectuées en application de l'horaire habituel applicable à chaque groupe de travailleurs au niveau de sa section ou département d'affectation", avance El Hadj Malick Gningue, membre du délégué des employés de Sabodala.
"En application du code du travail en matière de rémunération, le forfait des heures supplémentaires tiendra compte du temps de présence des travailleurs", a-t-il indiqué.
Selon les travailleurs, le désaccord entre les deux parties porterait sur un article prévoyant "un forfait d'heures supplémentaires pour les cadres qui travaillent dans les usines de production sur une fourchette de 12 heures de temps".
Aussi les travailleurs refusent-ils à ce jour de suspendre leur mot d'ordre de grève, faisant valoir que la direction d'Endeavour Mining "n'a pas signé le procès-verbal de l'inspection régionale du travail de Kédougou".