Un retard se manifeste par la différence de Rs 71 millions entre les importations (Rs 123 millions) et les exportations (Rs 52 millions) entre avril de l'année dernière et actuellement. Plusieurs mesures sont envisagées avec l'entrée en scène du Food and Agricultural Research and Extension Institute (FAREI) pour repérer les variétés susceptibles de favoriser la culture des fleurs ayant le potentiel d'attirer l'intérêt des clients.
S'il y a un domaine où Maurice a laissé passer, et continue de laisser passer, ses chances de combler un tant soit peu la disparité qui existe, dans beaucoup de situations d'ailleurs, entre ses obligations d'augmenter le volume de ses exportations et la nécessité de mettre en place un vaste programme de réduction de ses importations, c'est celui de la commercialisation de fleurs. Un marché on ne peut plus juteux si on s'en tient à une déclaration faite mardi dernier à l'Assemblée nationale par Mahen Seeruttun, ministre de l'Agro-industrie et de la sécurité alimentaire. Il répondait à une question de Nando Bodha, deuxième député de la circonscription no 15 (La Caverne-Phoenix).
Selon les chiffres fournis par le ministre de l'Agro-industrie, le déficit est de Rs 71 millions, bien au-dessus du montant des exportations qui ont été de Rs 52 millions pour 22 tonnes entre avril de l'année dernière et actuellement. Les pays importateurs de produits mauriciens sont l'Australie, le Canada, la France, l'Italie, le Japon, La Réunion et les Émirats arabes unis. Les fleurs concernées sont les anthuriums, les roses, les chrysanthèmes et les fleurs tropicales. Le volume et la valeur des fleurs importées sont de 405 tonnes et de Rs 123 millions respectivement. Elles sont composées de chrysanthèmes, d'oeillets et de gypsophiles. Les pays exportateurs de fleurs en direction de Maurice sont la France, l'Inde, l'Iran et la Malaisie.
Mahen Seeruttun n'a pas caché les faiblesses du secteur mauricien de la production et de la commercialisation de fleurs. «Je dois dire, a-t-indiqué, que le potentiel du secteur de la production de fleurs orienté vers la commercialisation de ses produits est plus ou moins limité. Il se compose de 200 producteurs, de pépiniéristes et de paysagistes, incluant également une dizaine de producteurs d'anthurium évoluant sur une superficie de 70 hectares de terre agricole situés dans le Nord, sur le plateau central et dans la région Sud.»
Le ministre a indiqué que, de plus en plus, on assiste à une migration vers un système de culture de fleurs protégé par des structures adaptées. Résultat : une quarantaine d'opérateurs sont engagés dans la culture de roses et de gerberas sur une superficie d'une quarantaine d'hectares. Il existe près d'une dizaine de producteurs qui se sont lancés dans la culture de chrysanthèmes sur une superficie de sept hectares. «Les fleurs ornementales, a soutenu Mahen Seeruttun, sont cultivées tout au long de l'année sous serre dans les régions dont les conditions climatiques sont humides. La culture de la verdure et de fleurs tropicales peut être effectuée tout le long de l'année et dans n'importe quelle zone.»
L'incapacité des producteurs locaux à satisfaire la demande de fleurs intervient à l'occasion de la Saint-Valentin, de la Fête des mères ou encore à l'occasion de la célébration de mariages des clients des hôtels. Les acteurs du secteur de la culture et de la production de fleurs comptent-ils subir les effets de cette incapacité de satisfaire à la demande du marché intérieur ? Les yeux sont rivés dans la direction du FAREI, qui est engagé dans des travaux de recherche dans le domaine agricole.
Des recherches ont été engagées par rapport à l'identification de systèmes susceptibles de donner un coup de pouce à la culture d'anthurium, de roses, de chrysanthèmes et d'orchidées. L'idée consiste à repérer le matériel et les fleurs ayant le potentiel voulu pour attirer l'intérêt des acheteurs. Les quelque 2 000 tentatives de croisement d'anthuriums réalisées pour en constituer quatre nouvelles variétés ont donné des résultats prometteurs en termes de couleur, de longueur des tiges et de taille des fleurs.
Autre initiative : l'évaluation du niveau d'adaptation dans l'environnement local de nouvelles variétés d'anthuriums, de roses, de chrysanthèmes et d'orchidées importées. Les cultivateurs seront invités à retenir celles qui auront démontré le meilleur niveau d'adaptation dans les écosystèmes locaux et un potentiel de se faire une place sur le marché.