Madagascar: Commerce des services - Une nouvelle voie de développement pour les PMA

Des experts du monde entier se sont réunis dernièrement pour l'Examen global de l'Aide pour le commerce servant à faciliter les échanges des pays en développement et les Pays les moins avancés comme Madagascar, au siège de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Genève.

Dans ce contexte, le Directeur général adjoint de cette institution, Xiangchen Zhang, s'est exprimé à travers une tribune intitulée « Comment le commerce des services et la transition écologique peuvent-ils profiter à tous ? ». Et lui de répondre que les pays africains et les pays les moins avancés (PMA), incluant Madagascar, ont beaucoup à gagner du développement de nouvelles chaînes de valeur « vertes » et d'un essor mondial du commerce des services.

En effet, ces pays disposent d'une abondance de ressources durables telles que les fibres naturelles, les sources d'énergies renouvelables et les produits agricoles respectueux de l'environnement.

« Ils sont ainsi bien placés pour développer des industries florissantes tournées vers l'exportation de biens et services verts tels que les énergies renouvelables et l'écotourisme. D'ailleurs, le succès rencontré par certaines entreprises africaines spécialisées dans les services financiers ou le commerce électronique, montre bien que les services à forte valeur peuvent représenter une nouvelle voie de développement pour les PMA. En revanche, l'application des politiques commerciales adéquates doit être accompagnée d'un transfert de technologie et d'investissements dans les compétences et les infrastructures », a-t-il poursuivi.

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Processus de l'OMC.

Lors de cet Examen global de l'Aide pour le commerce, trois nouvelles études présentées dans une nouvelle note d'orientation intitulée « Priorités commerciales des PMA : perspectives », y ont été publiées.

« Elles se penchent sur le potentiel de transformation de ces PMA en donnant des indications leur permettant de saisir les opportunités offertes par la transition verte et la réorientation mondiale vers les services. L'utilisation des processus de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'impose aussi pour plaider de manière plus proactive en faveur de politiques commerciales favorables dans les secteurs stratégiques.

Ces études récentes soulignent la responsabilité des partenaires commerciaux à revenu élevé de continuer d'investir dans l'Aide pour le commerce et de réduire les obstacles auxquels se heurtent les exportations des PMA, afin de faire en sorte que le commerce profite réellement à tous », a enchaîné le Directeur général adjoint de l'OMC.

« Miracle ».

En outre, des experts au sein de l'International Growth Center à Londres, affirment que l'Afrique peut reproduire le « miracle » reposant sur les exportations qu'a connu l'Asie de l'Est, en augmentant le volume et la valeur de ses exportations de services. La preuve, 70% des entreprises du continent qui enregistrent la croissance la plus rapide, offrent principalement des services, dans des domaines allant des technologies financières aux soins de santé.

Outre le tourisme et les transports, ces experts ont soulevé que les secteurs à plus forte productivité comme la finance, l'assurance et les services fournis aux entreprises, sont susceptibles d'offrir à l'Afrique une voie plus durable vers l'amélioration de l'emploi et le développement économique.

Pour ce faire, les gouvernements des pays africains devront investir dans les infrastructures et les compétences numériques, et œuvrer en faveur d'une plus grande ouverture du commerce des services, via l'Aide pour le commerce. La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) sera également d'un grand soutien car en dynamisant le commerce des marchandises, elle peut stimuler le commerce des services connexes.

Traitement spécial.

Lors de la 13e Conférence ministérielle de l'OMC, un groupe africain et les PMA ont accordé la priorité à l'avancement des négociations sur le traitement spécial et différencié, essentiel à leur développement durable, selon leurs dires. C'est pourquoi, d'autres experts de l'Organisation for Economic Transformation proposent de repenser à cette mesure en mettant plutôt l'accent sur l'assistance technique et financière, outre la mise en oeuvre de la ZLECAf, et ce, afin d'obtenir de meilleurs résultats lors de la prochaine Conférence ministérielle.

Par ailleurs, Colette van der Ven, juriste spécialiste du commerce international, révèle la question de « fracture verte » entre les économies à faible revenu vulnérables au changement climatique et les économies ayant une capacité de résilience pour dominer les nouvelles chaînes de valeur.

Elle se soucie des mesures commerciales vertes unilatérales et non coordonnées mises en oeuvre par les économies développées, dont les coûts élevés de mise en conformité empêchent les PMA de participer à l'écologisation du commerce. La juriste affirme que ces PMA devraient davantage prendre l'initiative d'utiliser les processus de l'OMC pour transformer leurs économies en industries d'exportation.

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