Centrafrique: Désaccord au sein de la coalition CPC sur la cessation des hostilités

En République Centrafricaine, la cessation des hostilités entre les groupes rebelles et les forces gouvernementales annoncée par l'un des principaux chefs rebelle, Ali Darassa, créé des remous au sein de la coalition des patriotes pour le changement CPC. Certains des membres du mouvement ont dénoncé lundi « une décision prise sans concertation avec tous les autres leaders ».

C'est une annonce qui a aussitôt ouvert un autre front et cette fois à l'intérieur même de la CPC. Pour le colonel Hammadou Rawandou, coordonnateur politique des 3R et un porte-parole militaire de la coalition, c'est clairement une fin de non-recevoir : « Nous apportons un démenti formel à ce communiqué. Il a fait ce communiqué sans contacter le coordonnateur général [François Bozizé, ndlr]. En principe, c'est le coordonnateur général de la CPC qui devrait prendre la décision d'arrêter les opérations militaires sur le terrain. »

Face à ces accusations, ceux des membres favorables à la cessation des hostilités en Centrafrique s'expliquent. Aboubakar Siddick, proche d'Ali Darassa et porte-parole de la coalition des patriotes pour le changement, évoque des raisons humanitaires. « La cessation des hostilités, c'est pour faciliter l'assistance de la population civile. Dans un deuxième temps, c'est pour que permettre à la population de vaquer librement à leurs travaux champêtres. »

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Des arguments que réfute aussi l'ancien président centrafricain François Bozizé. Depuis Bissau où il vit exilé depuis 18 mois et dans une rare communication, via un communiqué, l'ancien président centrafricain rejette en bloc. Pour lui, « Ali Darassa n'est qu'un traitre » et ne parle qu'en son nom propre.

Le gouvernement reste attentif

De son côté, le gouvernement centrafricain a réagi ce lundi en prenant acte, mais en restant prudent. Au micro de notre correspondant à Bangui, Rolf-Steve Domia-Leu, son porte-parole Maxime Balalou se dit ouvert à tout dialogue, mais n'exclut pas l'usage de la force contre les ennemis de la nation.

« L'autoproclamé Ali Darassa a méconnu la marche de la démocratie de notre pays. Ils ont tenté à plusieurs de déstabiliser notre pays. Maintenant, ils ont fait une déclaration de cessation sur tout le territoire de l'État des hostilités, mais eux-mêmes commettent des abus sur les populations. Au niveau du gouvernement, nous prenons acte, mais restons très vigilants. Ce n'est pas une manière de chercher à caresser le gouvernement dans le sens du poil pour préparer derrière un certain nombre d'actions nuisibles. Il y a d'autres ailes qui pensent qu'ils ne se sont pas concertés. Il y a une certaine confusion dans leur camp. Mais nous, au niveau du gouvernement, nous suivons attentivement. Nous restons vigilants et nous continuerons dans la quête de la paix à agir militairement sur le terrain. »

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