Les habitants de la ville de Mahajanga, y compris les vacanciers et touristes, ont vécu un week-end noir. L'électricité est coupée dans la majorité des vingt-six fokontany depuis vendredi soir.
La ville de Mahajanga dans le noir, ce week-end. Et le pire est que l'approvisionnement en eau a été totalement coupé dans les fokontany, depuis samedi et jusqu'à hier pour certains quartiers. Du jamais vu !
La situation a provoqué une contestation générale des abonnés de la Jirama à Mahajanga. La rupture des conduites d'eau au niveau de la station de pompage de la Jirama à Ampombonavony, dans la commune rurale de Belobaka, du district de Mahajanga II, a entrainé cette grande perturbation.
Les abonnés n'ont pas pu accéder surtout à l'eau. D'après la Jirama, sur la toile, de gros tuyaux ont explosé. Les techniciens s'attelent à leur réparation depuis samedi. « La panne technique est due à la réparation d'une partie de la canalisation au niveau de la station de pompage d'eau d'Ampombonavony. Celui-ci est indispensable au ravitaillement du réservoir d'eau d'Antanimalandy. Du coup, cette rupture a impacté l'alimentation électrique de la centrale thermique. Des efforts sont déployés pour accélérer les interventions afin de rétablir l'approvisionnement en eau dans un bref délai », annonce-t-on sur la page officielle Facebook de la Jirama de Boeny.
De ce fait, l'approvisionnement en eau a été coupé dans plusieurs fokontany, à savoir Antanimalandy, Ambohimandamina, Tanambao Sotema, Antanimasaja, Mahatsinjo, Tsararano-ambony, Manjarisoa, Fiofio, Aranta, à la centrale thermique de la Jirama à Ampasika, Ambovoalanana, Marovato Abattoir, Ambalavola, Mahabibokely, Morafeno, Manga, Tsararano-ambany et Tanambao Ambalavato
Hier, un groupe d'individus armés de bidon jaune, est venu manifester devant le siège de la Jirama à Ampasika. « Nous n'avons même pas été avisés officiellement de cette pénurie d'eau. Aucune annonce officielle sur les petits écrans n'a été diffusée ni publiée. Le droit des consommateurs n'est pas du tout respecté. Nous avons été reçus par le directeur régional. Il a expliqué que la rupture des conduites d'eau au niveau de la station de pompage est la raison de cette pénurie d'eau », explique leur porte-parole.
Grande quantité
Selon les responsables, les longues coupures d'électricité durant vingt-quatre heures ont été provoquées par cette pénurie d'eau. Car la centrale thermique a besoin d'une grande quantité d'eau quand les machines ou groupes électrogènes fonctionnent à fond et chauffent.
C'est pourquoi le camion « water service point Jirama », un grand camion-citerne, à plusieurs reprises depuis samedi, s'est approvisionné à la bouche d'incendie du fokontany de Tsaramandroso-ambony devant le temple FJKM Ziona vaovao. Car les stations de pompage électriques sont tombées en panne, faute de courant.
Des spéculateurs ont alors profité de cette situation pour augmenter le prix du bidon jaune de 20 litres d'eau entre 1000 et 2000 ariary, au lieu des 600 ariary habituels. De longues files sont observées devant les kiosques à eau dans les quartiers. Toute la nuit du samedi et dimanche, ils ont attendu, vainement, car aucune goutte d'eau n'est sortie de leur robinet ni des bornes fontaines.
L'électricité a été coupée depuis 14 heures dimanche jusqu'à hier matin vers 7h30 quand elle a repris. Mais cela n'a duré que quatre-vingt-dix minutes parce que la coupure de courant s'est produite à nouveau vers 9h45.À l'heure où nous mettions sous presse, l'électricité n'était pas encore revenue. Les batteries des portables et téléphones sont à plat. La communication est ainsi limitée. Les préjudices sont énormes.
Le ras-le-bol des abonnés
Le député élu dans le district de Mahajanga I, du parti Firaisankina, Christian Afakandro, a également émis des critiques sur sa page officielle Facebook. Il a mentionné le nouveau ministre dans son intervention. « Si vous vous excusez souvent, cela n'enlève en rien votre responsabilité. Quel est le problème, le directeur général a été déjà remplacé, mais la situation continue de s'envenimer. Si vous ne respectez pas le délai imparti pour résoudre le problème, nous continuerons à poser des questions.
Les abonnés ont toujours payé leur facture, mais où vont l'argent de ces factures ? Les fréquents limogeages des DG et le nombre des personnes emprisonnées n'ont rien changé. On ne constate aucun changement de la situation. Toutes les activités sont paralysées à Mahajanga. Si cela continue, nous allons trouver une autre alternative pour alerter les responsables et démontrer notre ras-le-bol », prévient le parlementaire.