Burkina Faso: Un outil d'indépendance véritable

Les réformes se suivent à une cadence rythmée. Après le lancement des travaux de construction de la toute première raffinerie d'or du Burkina et de l'usine de transformation de tomate, la reconfiguration de la Caisse de dépôt et consignation pour en faire une Caisse de dépôt et d'investissement du Burkina Faso (CDI-BF), les autorités de la Transition viennent d'apporter une nouvelle pierre à l'édifice d'une économie structurelle, gage d'une véritable souveraineté.

En effet, ce vendredi 2 août 2024 à Ouagadougou, la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique (DGTCP) a lancé officiellement les activités de la Banque des dépôts du trésor (BDT) en présence du chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, qui a inauguré le siège de cette nouvelle banque.

Au-delà d'offrir à l'ensemble des citoyens, principalement ceux des collectivités rurales, des services bancaires de qualité et à moindre coût, la création de la Banque des dépôts du trésor vise surtout à réglementer la vie économique et hâter ainsi l'avènement d'une société progressiste porteuse d'espérance pour tous. Les banques sont en effet, les foyers de la vie économique moderne et les principaux centres nerveux du système capitaliste d'économie.

Avoir une mainmise ou à tout le moins, un levier dans ce secteur permet de changer qualitativement tous les segments de l'économie (primaire, secondaire et tertiaire) afin de satisfaire les besoins du plus grand nombre de Burkinabè.

Il s'agit donc de passer du discours politique pour être réellement la génération du concret aux yeux des masses populaires.

C'est cela le rôle et le programme de tout gouvernement démocratique et révolutionnaire que le régime du CNR avait initié avec la création de l'Union révolutionnaire des banques (UREBA) qui a été par la suite sacrifiée sur l'autel de certains intérêts. La Banque des dépôts du trésor, contrairement à sa devancière, a l'avantage de reposer sur du solide, à savoir les dépôts du Trésor ainsi que l'apport de certaines institutions publiques.

Il reste maintenant à établir un contrôle strict et une gestion rigoureuse, afin que l'Etat sache où et comment, de quel côté et à quel moment passent les milliards F CFA ainsi mobilisés. Seul ce contrôle effectif permettrait d'organiser le contrôle de la vie économique, de la production et de la répartition des principaux produits.

Si la Banque national du Burkina (BND) d'alors avait périclité, jetant de nombreux pères de familles dans la précarité et grippant des pans entiers de l'économie nationale, c'est en raison de l'absence de ce contrôle strict qui a amené le laxisme dans son fonctionnement. En amenant la banque vers la masse des paysans, le secteur informel et les petits industriels, il en résulterait une économie colossale de travail et, le peuple burkinabè sera ainsi « capable de lui-même, de changer les fondements matériels » du pays comme disait feu Sankara.

Une gigantesque entreprise qui vaut son pesant d'or dans un contexte où la souveraineté et l'indépendance véritable sont le socle d'une multitude de réformes dans tous les secteurs de la vie socioéconomique et sécuritaire de notre pays.

C'est bien dans l'air du temps, puisque le Burkina Faso commémore le 64e anniversaire de son indépendance.

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