Le leader du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), Xavier-Luc Duval (XLD), a déposé hier une motion de censure contre le leader de l'opposition, Arvin Boolell. Cette action fait suite à ce que XLD qualifie de «comportement indigne» d'Arvin Boolell lors de l'investiture d'Adrien Duval au poste de speaker de l'Assemblée nationale. Pour le leader de l'opposition, XLD a créé l'histoire car c'est la première fois qu'un membre de l'opposition dépose une motion de censure contre un autre membre de l'opposition. «C'est un SOS call car XLD est en chute libre», dit Arvin Boolell.
Dans sa correspondance adressée au clerk de l'Assemblée nationale, Duval dénonce le «comportement déplacé de l'honorable leader de l'opposition, Arvin Boolell», lors de la séance parlementaire du 18 juillet où s'est tenue l'élection du nouveau speaker. XLD estime que la Constitution prévoit qu'un seul individu occupe le poste de leader de l'opposition, un rôle de haute responsabilité avec des prérogatives importantes. Il mentionne, entre autres, le droit d'être consulté par le Président ou le Premier ministre pour des nominations clés et le droit de poser une PNQ à n'importe quel ministre avec un préavis minimum de deux heures et demie.
Le leader du PMSD estime qu'Arvin Boolell devrait se ressaisir car «il est dans l'incapacité de résister aux demandes de Paul Bérenger». XLD indique que la participation du leader de l'opposition à la manifestation est illégale et honteuse dans l'enceinte même du Parlement le jour de l'élection du speaker. C'est ce qui aurait motivé cette motion de censure historique. Arvin Boolell a réagi en qualifiant cette motion de «non-sens», affirmant que XLD a créé l'histoire en étant le premier membre de l'opposition à déposer une motion de censure contre un autre membre de l'opposition. Arvin Boolell a décrit cette action comme une «comédie ancrée dans la réalité tragique de XLD», estimant que «le leader du PMSD est en chute libre et cherche désespérément à se débattre». Car au sein du MSM, sa présence serait remise en question.
«C'est un SOS call. C'est clair que c'était un political deal car il ne restait que quelques séances parlementaires. Pourquoi n'avoir pas laissé le deputy speaker, Zahid Nazurally, continuer ?», se demande Arvin Boolell. Il souligne d'ailleurs que le poste de leader de l'opposition est un poste constitutionnel et que seul le président de la République peut prendre des actions. «Il a été mal conseillé», affirme-t-il. En ce qui concerne le timing des débats sur sa motion de blâme contre le speaker, Arvin Boolell est catégorique que cela est délibéré, rappelant que lors de sa première motion de censure contre le speaker en juillet 2020, les débats avaient eu lieu très tard dans la nuit. «C'est leur façon de faire. C'est une stratégie.»
À l'heure où nous mettions sous presse, les travaux de l'Assemblée nationale étaient loin d'être terminés, encore en cours avec les projets de loi. Nous y reviendrons demain. Mais tout porte à croire qu'il y aura encore une session pour la motion de XLD.