Madagascar était réputé mondialement en matière d'exportation de café au XIXe siècle grâce à ses variétés « Robusta » et « Arabica » qui se distinguent par leur qualité gustative.
Le pays en était même le premier exportateur en Afrique en 1930. D'après une étude menée par des experts internationaux, les exportations de la Grande île se chiffraient à 43 587 tonnes en 1999. Le café était ainsi le 3e produit d'exportation pourvoyeur de devises à la nation, après la vanille et les crustacés.
Auparavant, « Madagascar était au même niveau que le Vietnam en matière d'exportation de café mais cela n'a cessé de chuter considérablement et n'atteignant plus que 495 tonnes en 2020 en raison de la crise affectant la filière. En revanche, le Vietnam exporte en ce moment 1,5 million de tonnes de café sur le marché international.
Face à cet état de fait, le projet PIC3 soutient le ministère de l'Agriculture et de l'Élevage et le ministère de l'Industrialisation et du Commerce, à l'élaboration d'une stratégie de relance de cette filière ». Le coordonnateur national du projet PIC3, Adrien Ladislas Rakotondrazaka, l'a évoqué lors de l'atelier de restitution sur l'état des lieux et les orientations de développement de la filière café.
Importateur de 1 000 tonnes par an
Ces experts ont avancé que le vieillissement de la plantation de caféiers et le manque d'entretien des vergers entraînent la dégradation de la filière. Depuis 2021, la production nationale ne couvre plus les besoins sur le marché local. Du coup, les torréfacteurs sont obligés d'importer du café.
« Cette stratégie de relance de la filière café vise ainsi à améliorer la production tant en quantité qu'en qualité dans le but de couvrir en premier lieu les besoins locaux puisque Madagascar devient actuellement importateur de café à raison de moins de 1 000 tonnes par an.
Ensuite, le pays pourra relancer l'exportation de café « arabica » et « robusta » en redorant son image sur le plan international. Des efforts seront ainsi déployés sur la côte Est de Madagascar, touchant plusieurs communautés de paysans qui produisent du café « robusta » ainsi que sur les Hautes Terres comme à Itasy, Ambositra et Fianarantsoa qui fournissent du café de meilleure qualité. En outre, l'amélioration du rendement de productivité s'avère une priorité », a poursuivi le Coordonnateur national du projet PIC3.
Implication de toutes les parties prenantes
Des formations des producteurs et des renforcements de capacité des acteurs opérant dans cette chaîne de valeur sont également de mise. « En effet, l'élaboration et la mise en oeuvre de cette nouvelle stratégie de relance de cette filière café nécessite l'implication de toutes les parties prenantes », a-t-il enchaîné.
Par ailleurs, des coopératives opérant dans les régions du Sud-Est, Vatovavy et Fitovinany commencent actuellement à relancer la production de café grâce à l'appui du programme DEFIS. « Nous avons pu améliorer la qualité de notre production de café jusqu'à la transformation du produit via les formations reçues.
En effet, 95% des clients aux États-Unis et en Europe préfèrent plutôt le café « robusta » qui n'est pas traité par voie humide. Nous avons également pu le conditionner dans des emballages respectant les normes », a témoigné Virginia Rakotonirina, la vice-présidente de la coopérative « Vikomamy » à Vohipeno.