Une scène inhabituelle s'est déroulée devant l'hôtel Intercontinental de Genève, où séjourne actuellement le couple présidentiel camerounais. Un groupe de manifestants, principalement d'origine camerounaise, s'est rassemblé pour exiger le retour du président Paul Biya au Cameroun, provoquant une intervention rapide des forces de l'ordre suisses et du service de sécurité de l'établissement.
Au coeur de cette manifestation se trouvait Elise Egli, une militante connue pour ses actions controversées, qui a attiré l'attention en manifestant seins nus. Cette forme de protestation, souvent associée au mouvement des Femen, visait à amplifier l'impact médiatique de l'action et à attirer l'attention sur les revendications des manifestants.
Les protestataires, surnommés "bobbi Tanap" dans certains cercles, ont tenté de s'approcher de l'entrée de l'hôtel de luxe, symbole du séjour prolongé du président Biya en Suisse. Leur action visait à dénoncer ce qu'ils considèrent comme une absence prolongée du chef d'État de son pays, le Cameroun faisant face à de nombreux défis économiques, sociaux et sécuritaires.
La police genevoise, connue pour sa gestion mesurée des manifestations, a rapidement encerclé le groupe pour éviter toute escalade. En coordination avec le service de sécurité de l'Intercontinental, les forces de l'ordre ont réussi à repousser les manifestants, maintenant ainsi un périmètre de sécurité autour de l'établissement.
Cette manifestation s'inscrit dans un contexte plus large de contestation de la présidence de Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Ses séjours fréquents et prolongés en Suisse sont régulièrement critiqués, tant par l'opposition camerounaise que par une partie de la diaspora, qui y voit un désengagement des affaires nationales.
L'incident soulève également des questions sur la sécurité et la gestion des séjours de chefs d'État étrangers en Suisse. La Confédération helvétique, reconnue pour sa neutralité et sa discrétion diplomatique, se trouve confrontée au défi de garantir la sécurité de ses hôtes de marque tout en respectant le droit de manifester.
Cette manifestation, bien que rapidement maîtrisée, met en lumière les tensions persistantes autour de la gouvernance au Cameroun et les défis auxquels fait face le pays. Elle rappelle également le rôle crucial de la diaspora dans le débat politique national, capable de porter ses revendications jusque sur la scène internationale.
Alors que le séjour du président Biya en Suisse se poursuit, il est probable que cet incident alimente les débats tant au Cameroun qu'au sein de la communauté internationale sur la gestion des affaires de l'État et la présence prolongée de dirigeants à l'étranger.