L'ancienne conseillère du président malgache, Romy Andrianarisoa est libre, mais reste coupable de corruption, a affirmé mardi 6 août à RFI la National Crime Agency (NCA), l'agence britannique de lutte contre la criminalité. Condamnée à trois ans et demi de prison par la justice britannique le 10 mai dernier, Romy Andrianarisoa, libérée à la surprise générale, assurait samedi sur le plateau de TV5 Monde être aujourd'hui « totalement blanchie ». Une version que réfute donc la NCA.
Elle « n'est pas innocentée » déclare à RFI la NCA, l'agence britannique contre le crime organisé, dont l'enquête a mené à l'arrestation de Romy Andrianarisoa, prise en flagrant délit de corruption à Londres le 10 août dernier.
Si elle est aujourd'hui libre, au bout de onze mois seulement de détention, ce n'est pas parce que la Cour britannique est revenue sur son jugement. Le 9 juillet dernier, toujours selon l'agence anglaise de lutte contre la corruption, l'ancienne conseillère du président malgache a en revanche reçu un ordre d'expulsion, dans le cadre d'une procédure de libération anticipée prévue par la loi britannique. Pour en bénéficier, Romy Andrianarisoa devait avoir purgé le quart de la durée totale de sa peine. Transférée en France le 24 juillet, elle est jusqu'à nouvel ordre bannie du Royaume-Uni.
Ce dispositif est une solution « pratique » appliquée aux détenus étrangers, détaille un porte-parole du ministère de l'Intérieur britannique, en vue « d'économiser l'argent du contribuable » alors que les prisons du pays débordent.
Les charges retenues contre Romy Andrianarisoa sont toutes maintenues. Elle est la première fonctionnaire étrangère condamnée sur le sol britannique.
Interrogée sur d'éventuelles poursuites à Madagascar, réclamées par une partie de la société civile et de la classe politique, la présidence malgache déclare ne pas être en mesure d'envisager cette option avant d'avoir reçu une information officielle de Londres.