Au Rwanda, plus de 5 600 lieux de culte ont été fermés par les autorités ces dernières semaines pour non-respect des normes imposées dans une loi datant de 2018. Des normes d'hygiène, de sécurité ou encore de qualifications des prêcheurs, autant de nouveaux critères destinés, selon le bureau rwandais de la gouvernance, à assurer la sécurité des fidèles. Dans la capitale Kigali, ces derniers espèrent la réouverture prochaine des églises et mosquées concernées.
Un cordon rouge ferme l'entrée des prémices d'une église pentecôtiste du quartier de Kinamba, à Kigali, capitale du Rwanda. Seule, assise dans les jardins, Jacqueline Mukabatsinda contemple l'édifice vidé de tous ses fidèles.
« L'église est fermée. D'habitude aujourd'hui, les femmes se retrouvent, alors je ne me sentais pas de rester chez moi ce jour-là. Je n'étais pas bien, j'ai voulu venir, mais juste en arrivant dans les jardins, je me suis sentie apaisée ».
Des travaux de rénovation rendus obligatoires
Pour rouvrir, l'église doit engager de nombreux travaux : fosse septique, approvisionnement en eau, insonorisation. Mais la choriste garde espoir.
« Nous ne pouvons pas être heureux si nous ne pouvons pas prier. C'est triste, mais nous faisons tout ce que nous pouvons pour revenir dans la maison de Dieu et prier ».
L'espoir entretenu d'une réouverture rapide
À quelques kilomètres, dans une mosquée en bord de route, les réunions s'enchaînent pour préparer les rénovations. Installation d'un paratonnerre ou encore d'un chemin pavé vers le bâtiment. Mustafa Musafiri était présent à la fermeture du site.
« La mosquée a fermé vendredi. C'était le matin, notre jour de prière et nous n'avons pas pu prier, nous avons été forcés de partir à la fermeture. Mais grâce à Dieu, nous avons l'espoir de rouvrir, et nous rouvrirons après les travaux qu'on nous a ordonné de réaliser ».
En attendant, le fidèle prévoit de se rendre dans une autre mosquée, à plusieurs kilomètres, ce vendredi. Un trajet dont il commence déjà à étudier le coût.