Dakar — La Coordination des Associations de Presse (CAP), "très préoccupée par la situation très difficile que vit le secteur des médias", demande l"ouverture de discussions pour "des solutions concertées à cette crise".
Cette crise s'est traduite par "la fermeture d'entreprises de presse et conséquemment par la perte subite de dizaines d'emplois, chaque fois qu'un support se déclare en faillite économique", explique la CAP dans un communiqué transmis ce mardi à l'APS.
C'est déjà le cas, dit-elle avec "la suspension de parution des quotidiens "Stades" et "Sunu Lamb". Le quotidien Vox Pop "n'est pas paru ce jour", selon la même source.
"Des informations qui nous parviennent et pour les mêmes motifs, d'autres quotidiens de la place suivront cette vague désastreuse", écrivent les responsables de la CAP.
Face à cette "situation intenable et de faillite de tout un secteur", la CAP note que "l'Etat opte pour le mépris et ses démembrements continuent d'enchaîner des décisions et injonctions qui frisent une volonté manifeste et assumée de mise à mort des médias privés du pays".
Elle estime que "les nouvelles autorités n'offrent aucune possibilité de dialogue et de concertation pour des solutions concertées à cette crise".
"Elles ont certes trouvé un secteur à l'agonie dont le processus de réforme a été volontairement tronqué par les anciens tenants du pouvoir, mais force est également de constater que le nouveau régime n'a entamé ni consultations ni concertations afin de relancer la normalisation de ce secteur névralgique pour la démocratie", avance ainsi la Coordination.
Pour la CAP, "ce n'est pas en déroulant un agenda de pressions multiformes", à travers "le contrôle fiscal, la confiscation du Fonds d'appui au développement de la presse (FADP), la mise en demeure de paiement de redevances par TDS, la résiliation et la suspension des paiements des conventions commerciales par les structures publiques que l'Etat mettra de l'ordre dans le secteur des médias".
Selon elle, "si l'objectif de l'Etat n'est pas, comme certains le subodorent, la mise à mort programmée de la presse privée, seules des mesures hardies de correction et d'adaptation de l'écosystème des médias, prises à la suite de concertations franches, peuvent servir de solutions".
Fort de ce constat, la CAP "tient à témoin l'opinion publique nationale et internationale mais aussi les organisations internationales de défense de la liberté de la presse sur les périls qui guettent le journalisme au Sénégal si rien n'est fait".