C'est carrément une vénération professionnelle à laquelle se livre Me Kalala Muena Mpala dans une publication en chantier qui porte aux nues deux grands intellectuels congolais ayant excellé dans la profession judiciaire. "Quel avocat devant la Cour constitutionnelle et le Conseil d'État en toutes leurs compétences ?", tel est l'intitulé de la tribune qui sublime les carrières judiciaires du quadri-bâtonnier national Matadi Wamba Kamba Mutu et de Matadi Nenga Gamanda.
Dans un élan de devoir de mémoire teinté d'une admiration excessive à l'endroit de Matadi Wamba Kamba Mutu et de Matadi Nenga Gamanda, Me Kalala Muena Mpala, chercheur judiciaire, légaliste et indépendant, parle d'eux avec dévotion en épluchant leurs riches enseignements. Au-delà, il remet à la surface la sempiternelle problématique liée à l'objectivité, ou mieux, à la pertinence de certaines décisions judiciaires à la lumière des irrégularités récurrentes qui les entachent.
Ces différentes décisions judiciaires, prises souvent hors délai par des magistrats sans toge, violent la Constitution ainsi que les lois et règlements régissant la profession judiciaire. En outrageant leurs serments respectifs à travers des arrêts nuls, ces magistrats sont en rupture de ban vis-à-vis de la corporation et, surtout, du président de la République au nom de qui leurs jugements et arrêts sont rendus et exécutés contre d'autres citoyens.
Loi contre loi...
À la lumière de ces observations, Me Kalala Muena Mpala exhorte tous ses pairs à s'aligner sur les idéaux testamentaires de Matadi Wamba et de Matadi Nenga, les invitant à se conformer uniquement à la loi ou à toute loi publiée au Journal officiel de la République démocratique du Congo (RDC). Les magistrats particulièrement ne sont pas épargnés au regard de leur complaisance, en totale déconnexion avec les articles 103 à 111 de la loi du barreau statuant sur la compétence territoriale de l'avocat de fond également admis devant les hautes juridictions du pays.
« Ces magistrats laissent passer clandestinement les avocats de fond, même des stagiaires, devant eux », déplore Me Kalala Muana tout en s'inclinant devant le statut juridique de ses deux aînés susmentionnés. Ces derniers, révèle-t-il, ont été « inscrits au seul barreau commun près la Cour suprême de justice, avec leurs poussiéreux PV de prestation du troisième serment, onction suprême que n'ont pas encore reçu tous les avocats près les Cours d'appel de la RDC, même s'ils sont membres du Conseil national de l'Ordre des avocats ».
À ce propos, Matadi Wamba et Matadi Nenga se sont illustrés par une série de publications qui mettent l'accent sur les déviations de la corporation avec, en sus, une volonté commune de faire bouger les lignes pour le maintien de la discipline et de l'autorité de la loi.
Me Kalala Muena n'a pas manqué de faire, par ailleurs, un clin d'oeil au premier président de la Cour de cassation, David Christophe Mukendi Musanga qui, en 2021, avait fixé tous les juristes congolais sur la ligne de conduite à suivre sur toute scène judiciaire. Les derniers paragraphes de cet avocat de haut vol traduisent une marque de reconnaissance à l'endroit des deux Matadi, « cassationnistes féconds et fécondateurs », mais aussi, une expression de gratitude envers « tous ceux qui auront compris qu'il faut suivre la forme de la loi publiée au Journal officiel sans en retrancher et sans y ajouter du sien ou des autres ». Et l'auteur de conclure : « C'est du vivant qu'il faut apprécier à juste valeur le mérite des autres ».