Centrafrique: Les divisions entre chefs de la CPC éclatent après l'appel à cesser les hostilités

La principale coalition rebelle centrafricaine semble plus divisée que jamais. L'ex-président François Bozizé, chef du mouvement politico-militaire Coalition des patriotes pour le changement (CPC), a limogé son chef d'état-major après que celui-ci a annoncé mettre fin aux hostilités et vouloir des pourparlers avec le gouvernement. Les dissensions du CPC, qui regroupe plusieurs factions et groupes armés contre le gouvernement du président Faustin Archange Touadera, éclatent au grand jour.

Dans un communiqué daté de lundi, l'ex-président François Bozizé a annoncé que le général Ali Darassa est relevé de ses fonctions de chef d'état-major général de la CPC. L'ancien président met en avant plusieurs motifs : l'indiscipline d'Ali Darassa - qu'il juge notoire -, son insoumission et une conduite opposée aux objectifs de la coalition.

Une décision en guise de réplique. Car quelques jours plus tôt, le général Ali Darassa annonçait au nom de la CPC mettre fin à toutes les hostilités sur l'étendue du territoire et être ouvert à des pourparlers avec le gouvernement. Cela afin de ramener la paix et la cohésion sociale dans le pays. L'annonce n'avait pas fait l'unanimité au sein de la coalition.

Depuis, le général Darassa a réagi à sa mise à l'écart. Il conteste l'autorité de François Bozizé, affirmant que l'ancien président et coordinateur général de la CPC est âgé, fatigué, atteint de la maladie d'Alzheimer et incapable d'assumer ses fonctions. Il ajoute que si Bozizé veut diriger la coalition, qu'il quitte la Guinée-Bissau, où il vit en exil, et vienne le faire sur le terrain, en République centrafricaine.

Pour Charles Bouessel, chercheur à l'International Crisis Group (ICG), cette guerre des chefs en RCA, par communiqué interposés, monte que la CPC n'est plus tout à fait une coalition. « Cela pourrait profiter au gouvernement », face à « des rebelles qui sont plus que jamais affaiblis », poursuit-il.

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