En Libye, la compagnie nationale du pétrole (NOC) a annoncé ce mardi 6 août la suspension de la production du pétrole sur le plus grand gisement pétrolier du pays situé dans le sud libyen. La compagnie a invoqué un cas de « force majeure », ce qui implique une exonération de sa responsabilité en cas de non-respect des contrats de livraison.
La raison de la suspension de la production selon le communiqué de la NOC est un sit-in organisé par le mouvement de Fezzan, sur le site pétrolier. Mais il y aurait une autre raison. Nombreux sont les Libyens qui réclament à Farhat ben Kadara, le président de la compagnie nationale du pétrole, d'oser dire la vérité sur ce qu'il s'est passé. Parmi ceux-ci, un responsable du mouvement de Fezzan affirme aux différents médias à Tripoli qu'aucun membre de ce mouvement ne s'est trouvé sur le site al-Charara.
Selon lui, la fermeture est intervenue suite à un coup de fil, venu d'une haute autorité militaire, ordonnant la suspension directe de la production. Cet avis est partagé par de nombreux Libyens qui protestent sur les réseaux sociaux.
Des témoins sur place affirment qu'aucune manifestation n'a eu lieu récemment. Tous dénoncent la mauvaise habitude prise par les responsables libyens de gérer le pays selon des critères et des intérêts personnels.
Il semble que cette fermeture est intervenue en réaction à la rétention une heure durant vendredi dernier à Napoli de Saddam Khalifa Haftar, chef de l'armée de terre de l'ANL, dirigée par son père. Cette rétention fait suite à un mandat d'arrêt espagnol émis envers lui en raison de ses trafics d'armes.
La Libye, première réserve pétrolière en Afrique
En plus de la compagnie pétrolière nationale de la Libye, le champ pétrolier al-Charara est également exploité par la compagnie espagnole Repsol et la française TotalEnergies ainsi qu'une société autrichienne. Al-Charara produit habituellement 315 000 barils sur une production nationale de plus de 1,2 million de barils par jour. Sa fermeture inquiète les marchés européens qui plus est au regard de la crise au Moyen-Orient.
En 2023, La Libye, première réserve pétrolière en Afrique est passée première en production devançant le Nigeria. Le pays est très attractif car son pétrole est très proche de la surface et le baril coûte à peine 1 dollar pour sa production. La Libye est également à proximité des marchés européens, ce qui rend sa production très attractive. Mais le blocage récurrent entraîne d'importantes pertes financières pour le pays qui s'appuie sur le pétrole comme principale source de ses revenus.