En République démocratique du Congo, les Casques bleus de la Monusco sont désormais autorisés à apporter un appui logistique aux troupes de la Mission de la Communauté de développement de l'Afrique australe dans ce pays (SADC), laquelle opère dans la province du Nord-Kivu depuis décembre 2023. Elle a succédé à la force de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), dont le mandat a pris fin à la demande de Kinshasa qui lui reprochait de cohabiter avec les rebelles du M23 plutôt que de les combattre.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a donné son feu vert le 6 août, malgré les appels du Rwanda contre cette coopération entre la Monusco et la SADC. Kigali a prévenu que le soutien logistique et opérationnel de l'ONU renforcerait la volonté de la RDC de rechercher une solution militaire plutôt qu'une solution négociée et pacifique de la crise.
Le Rwanda a mis ainsi en garde contre les dangers d'une telle initiative, notamment l'érosion de tout règlement pacifique de la crise, la résurgence de confrontations ethniques et le risque de conflit régional.
Des arguments pas totalement ignorés par le conseil de sécurité, le feu vert du Conseil de sécurité donné à New-York limite en effet l'appui de la Monusco au partage des renseignements et à l'assistance technique aux troupes de la SADC.
Les soldats d'Afrique du Sud, de Tanzanie et du Malawi qui composent cette mission ne pourront utiliser des moyens aériens et terrestres de l'ONU qu'en dehors des opérations de combats, excepté pour les évacuations sanitaires.
Mais pour un haut responsable militaire congolais à Kinshasa, il n'y a aucune nuance puisque les Casques bleus combattent aux côtés des forces armées congolaises depuis le début de la crise.
Le Conseil insiste pour que l'appui logistique n'affecte pas la capacité de la Monusco « à s'acquitter de son mandat et de poursuivre ses priorités stratégiques ».