Comores: Controverse autour du renforcement des pouvoirs du fils du président Assoumani

azaliassoumani.com
Azali Assoumani Président des Comores

Aux Comores, un décret signé le 6 août dernier suscite une vive controverse. Il réorganise les attributions du secrétaire général du gouvernement, poste désormais occupé par Nour El Fath Azali, fils du président Azali Assoumani. Ce décret fait de lui une figure clé, lui conférant le pouvoir d'évaluer les ministères et sociétés d'État, et de présider toute cellule de gestion de crises sous la tutelle directe du président de la République. L'opinion publique craint une concentration excessive de pouvoirs, accusation que le gouvernement rejette fermement.

Le président des Comores, Azali Assoumani, a accordé de nouveaux pouvoirs à son fils, franchissant selon ses opposants une nouvelle étape dans la consolidation du pouvoir de la famille.

Abdou Elwahab Msa Bacar, consultant du président de la République en matière juridique, affirme, lui, que le texte n'est pas nouveau et parle d'un changement organique conforme à la constitution.

« Tout ça n'est pas nouveau. Le mérite de ce texte, c'est d'avoir clarifié ses missions. Le secrétaire général du gouvernement n'a jamais été supérieur au ministre qui est un organe politique qui est prévu par la Constitution. Le secrétaire général du gouvernement, il est là et ça a toujours été le cas dans les textes précédents, il a une mission de coordination et une mission d'évaluation. Aujourd'hui, ce sont juste des services qui sont dévolus au secrétaire général du gouvernement ».

Me Saïd Larifou, avocat et politicien en exil, conteste cette position et parle au contraire de transmission de pouvoir.

%

« Il faut désormais nommer Azali Assoumani, le sultan des Comores, le représentant d'Allah sur l'archipel de l'Union des Comores. Par ce décret de la honte, Azali attribue à son fils, qu'il a récemment nommé secrétaire général du gouvernement, des prérogatives présidentielles et constitutionnelles. Il a clairement concentré tous les pouvoirs et la gouvernance des Comores à sa famille ».

Désormais, les exécutifs des gouverneurs et les ministres devront soumettre tous leurs arrêtés à Nour El Fath Azali pour validation, sous peine de nullité avant publication au Journal officiel. Cette situation suscite des critiques, certains évoquant même « l'émergence d'un président bis ».

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.