Prévisible dans un contexte économique nébuleux. Le Comité monétaire de la Banky foiben'i Madagasikara (BFM), dans le cadre de la revue trimestrielle de la politique monétaire avant-hier, a décidé de majorer ses taux des facilités permanentes. Le taux de facilités de dépôt (FDD), fixé à 9% lors de la précédente revue qui remonte au 6 mai, augmente à 9,5%. Le taux des facilités de prêt marginal (FPM) passe pour sa part de 11% à 11,50%.
Dans la pratique des transactions monétaires, à 9,5% sera rémunéré le placement pour les banques qui déposent leurs excédents de liquidités auprès de la BFM. En contrepartie, pour leur besoin de liquidité, l'intérêt dont bénéficiera la Banque centrale sur leurs emprunts sera de 11,5%. L'objectif de ces instruments du marché monétaire, comme l'indique la BFM, est de stabiliser les taux d'intérêt à court terme et de transmettre le signal par rapport à l'orientation de la politique monétaire.
La BFM, dans ses analyses, déduit que « en ce qui concerne l'inflation, l'évolution des prix à la consommation en glissement annuel a été de 7,2 % en juin 2024, contre 7,4 % en mars, 7,3 % en avril et mai 2024. Ces taux sont restés relativement élevés et persistants, n'ayant connu que de très faibles variations depuis le début de l'année. Parmi les principales composantes du panier de consommation des ménages, le riz s'est renchéri de 5,0 % et a contribué à 13,1 % de la variation d'ensemble.
Il est à noter que les prix du riz n'ont pas enregistré les baisses saisonnières attendues pendant la période de récolte de cette année. Cette situation est différente de l'époque prépandémique, durant laquelle les prix du riz connaissaient une baisse notable à chaque période de récolte. Les prix de l'énergie ont augmenté de 8,0 % sur la période sous revue. Les prix du carburant n'ont pas encore connu d'ajustement et restent à leur niveau de juillet 2022 ».
L'ancien représentant du Fonds Monétaire International à Madagascar (FMI), Mokhtar Benlamine, avait suggéré que la règle prudentielle soit de rigueur pour les banques centrales, en faisant valoir que « les banques centrales devraient éviter d'assouplir trop tôt leur politique monétaire et s'opposer aux attentes, un brin optimistes, du marché en matière de baisse des taux directeurs ». Maintenant, il est attendu l'efficacité probante de ces soldats financiers sur le front financier, à l'orée de la période de soudure qui va poindre à l'horizon où les prix sur les étals s'affolent, avec le souffle des vents cycloniques.