Le consultant en chirurgie plastique, reconstructive et esthétique, qui a pratiqué une liposuccion sur la magistrate Varsha Devi Biefun-Doorga, décédée, le 23 juillet, d'une septicémie due à une perforation de l'intestin, est actuellement sous le coup de poursuites pénales devant la Cour intermédiaire pour une tentative d'attentat à la pudeur. Cet incident aurait eu lieu, le 13 juillet 2015, impliquant une patiente venue le consulter en clinique. Le médecin a formulé une demande de «Variation order» devant la cour intermédiaire afin de pouvoir voyager.
Etant soumis à une interdiction de quitter le territoire (objection to departure), il souhaite obtenir l'autorisation de se rendre en Tanzanie, en Afrique du Sud, au Kenya et au Botswana en tant que visiting doctor, du 10 août au 18 septembre 2024. Le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) doit faire connaître sa position sur cette demande, le 9 août. Cependant, ce départ ne rencontre pas l'adhésion de la communauté médicale.
Le Medical Council, déjà en possession du dossier complet concernant la magistrate Biefun-Doorga, a commencé à enquêter sur les circonstances entourant son décès. Le conseil envisage de convoquer prochainement le médecin pour entendre sa version des faits. Ce voyage prolongé pourrait compromette la durée de l'enquête menée par le Conseil de l'ordre des médecins alors que la famille souhaite faire la lumière sur les circonstances de ce drame au plus vite.
Par ailleurs, c'est une policière qui allègue avoir subi des attouchements de la part de ce chirurgien. Elle se serait rendue à son cabinet de consultation à l'hôpital Welkin, le 13 juillet 2015, pour un lip filler après avoir été blessée à la lèvre. Le médecin en aurait profité pour lui faire des attouchements. Elle avait porté plainte à la police, le 6 mai de la même année, conduisant à l'arrestation du chirurgien.
Lors du procès contre le médecin, présenté le 9 août 2023 devant la magistrate Magaly Lambert-Henry de la Cour intermédiaire, la défense a soulevé une question de droit en contestant le transfert des avocats du Parquet à la magistrature et vice-versa. Un délai de huit ans s'est écoulé entre l'infraction alléguée, le 13 juillet 2015, et l'appel pro forma, le 27 juillet 2023, après deux procès avortés. L'affaire est toujours en cour.
Pour rappel, après avoir eu recours à une intervention chirurgicale dans une clinique privée, la magistrate Biefun-Doorga a vu son état de santé se dégrader drastiquement. Elle a poussé son dernier soupir quatre jours plus tard, soit le mardi 23 juillet, succombant à une septicémie provoquée par une perforation de l'intestin. Varsha Biefun-Doorga a laissé derrière elle deux garçons de 11 et 13 ans dont elle s'occupait avec l'aide de sa mère depuis la mort de son époux. La mère de la magistrate a fait une déposition au poste de police de Grand-Baie, soupçonnant une négligence médicale.