Burkina Faso: Contrats d'objectifs du premier semestre 2024 - Des ministres obtiennent de bonnes notes

L'évaluation des performances des différents départements ministériels par le chef du gouvernement pour le compte du premier semestre de l'année a débuté, dans la matinée du mercredi 7 août 2024, par la présentation des rapports de cinq ministres.

L'exécutif veut s'assurer que les contrats d'objectifs assignés aux membres du gouvernement pour le premier semestre de 2024 ont été mis en oeuvre. A cet effet, le Premier ministre, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambela a procédé, dans la matinée du mercredi 7 août 2024, à Ouagadougou, à l'évaluation des ministres conformément à leurs missions.

Il s'agit des ministres, de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bazié Bassolma, de la Défense et des Anciens combattants, Kassoum Coulibaly, de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Emmanuel Ouédraogo. Se sont prêtés également à cet exercice, ceux de l'Administration territoriale, de la Décentra-lisation et de la Sécurité, Emile Zerbo et de l'Economie, des Finances et de la Prospective, Aboubakar Nacanabo.

A l'occasion, ces membres du gouvernement ont fait le bilan des activités au sein de leurs départements ministériels. Au terme des échanges avec le chef du gouvernement, le ministre en charge de la fonction publique, Basolma Bazié, a indiqué que son institution a enregistré un taux de réalisation des activités de 56,14% sur les 26 éléments du contrat d'objectifs à lui assignés. Il a précisé que cette performance est nettement supérieure à celle de l'année dernière à la même période qui était de 49,86%.

Le ministre Bazié a signifié que parmi ces éléments, après analyse, six éléments sont achevés dont le taux est jugé excellent, 8 sont satisfaisants, 4 sont moyens et 8 sont faibles. « Lorsqu'on dit que le taux est faible, il faut comprendre que ces activités sont en cours », a-t-il expliqué. Le patron en charge en de la fonction publique a affirmé que sur les 160 concours professionnels exigés par le chef du gouvernement, 137 ont été finalisés. « Les concours directs dont nous estimons que le taux est faible n'ont pas encore commencé.

« 69 % du territoire sous contrôle »

Le deuxième élément c'est l'adoption de la loi portant sur la coordination du système de prévoyance sociale. Et le dernier élément qui donne du baume au coeur est l'adoption du dernier décret devant permettre la mise en oeuvre de l'assu rance-maladie universelle », a laissé entendre M. Bazié. Il a félicité ses collaborateurs et l'ensemble des partenaires sociaux pour le maintien du climat social ayant permis d'atteindre ces résultats.

« Si nous avons fait ce bond, ce n'est pas que le ministre qui soit bon, c'est l'équipe du ministère. Je leur demande de redoubler d'effort pour qu'on fasse en sorte que le peuple burkinabè soit correctement servi », a-t-il exhorté.

Le ministère en charge de la défense a atteint un taux de 35% de ses objectifs sur les 50% attendus au 30 juin 2024. « Ce taux reflète la réalité de ce que nous vivons, parce qu'il ne s'agit pas d'aller dans une course de vitesse, nous sommes dans une course de fond », a renseigné le ministre d'Etat, ministre en charge de la défense, le général de brigade, Kassoum Coulibaly.

Sur la reconquête du territoire il a confié qu'il s'agit d'une action continue. « En 2022, nous étions à un taux de 40%. Maintenant sur le terrain, nous avons évolué jusqu'à 69% », a révélé le premier responsable en charge de la défense. Les 31% sont des zones où il n'y a presque personne, a poursuivi le général de brigade Coulibaly. « On essaie de reconquérir avec le maillage du territoire pour être sûr que nous prenons des grands ensembles et en essayant de rayonner autour, en avançant doucement », a-t-il assuré.

Un taux de réalisation de 54,69%

A mi-parcours de l'année 2024, le ministère en charge de la communication s'en est sorti avec un taux de réalisation physique de 54,69% sur les 34 actions et activités prioritaires à réaliser. Malgré ce taux supérieur à la moyenne, le ministre d'Etat, ministre en charge de la communication, Emmanuel Ouédraogo a relevé certaines difficultés qui ont entravé la mise en oeuvre optimale et diligente des actions sur le terrain.

Il s'agit notamment des contraintes liées à la disponibilité des ressources financières, mais aussi à la situation sécuritaire n'ayant pas favorisé le développement de certaines d'activités culturelles, touristiques. En revanche, M. Ouédraogo a souligné qu'à ce premier trimestre les agents de son département ont déployé beaucoup « d'ingéniosité, d'énergie » ce qui a contribué à l'amélioration des performances.

Il a laissé entendre que le Premier ministre a donné des instructions et des orientations précises, avec pour objectif principal assigné au département, de s'inscrire dans la rupture, afin de pouvoir ouvrir de nouveaux chantiers qui vont impacter significativement les secteurs de la communication, de la culture, des arts et du tourisme. Le contrat d'objectifs du ministère de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité a affiché un taux de réalisation de 47,68% au 30 juin 2024.

Ce taux a été rendu public après son évaluation auprès du chef du gouvernement. Le ministre en charge de l'administration territoriale, Emile Zerbo a signifié qu'au cours de ce premier semestre son département s'est appesanti sur la question sécuritaire. « Il fallait

continuer à aguerrir le personnel des forces de défense et de sécurité et accroitre leur moyen, ce qui a été fait. Il y a eu plusieurs textes qui ont été adoptés. Donc les taux concernant les différents objectifs vont de 35 à 65%. Il y a des taux où nous sommes vraiment satisfaits », a dit M. Zerbo.

Plus de 1 300 milliards FCFA mobilisés

Il a reconnu cependant qu'il existe des objectifs pour lesquels il faut travailler davantage. Mais cela s'explique selon lui, par un certain nombre de réalités liées à certains blocages au niveau de la contractualisation des contrats et aussi de la régulation budgétaire. « Dès que cette période passe, les choses vont aller bon train », s'est-il justifié.

Le ministère de l'Economie, des Finances et de la Prospective a pu réaliser un taux de 56% pour une cible semestrielle de 50%. Selon le premier responsable en charge de l'économie, Aboubakar Nacanabo, ce chiffre témoigne que des efforts ont été consentis par son institution. « Au titre de la mobilisation des recettes, le ministère a pu mobiliser au premier semestre plus de 1 300 milliards FCFA, correspondant à un taux de 93% sur les prévisions », a-t-il avancé. Il a poursuivi que concernant le fonds de soutien patriotique, 86 milliards FCFA ont été récoltés, soit un taux de 86%.

« D'autres activités ont pu être réalisées, notamment celles liées au financement des petites et moyennes entreprises, l'accompagnement pour aider les Personnes déplacées internes (PDI) à rejoindre leurs localités d'origine, l'opérationnalisation de la banque des dépôts du Trésor », a listé le ministre Nacanabo.

Du reste, à l'écouter, de grands défis existent, notamment la mobilisation des ressources parce que son département a encore un besoin de plus de 1 400 milliards FCFA. « Un certain nombre d'opérations de dématérialisation doivent être réalisées pour améliorer la vie des Burkinabè. Il s'agit de la dématérialisation des marchés publics, la numérisation du cadastre, la mise en place d'un guichet unique de marché public et la création d'une société de réassurance », a-t-il éclairé.

Le ministre de la Justice et des Droits humains chargé des Relations avec les Institutions, Garde des Sceaux, Edasso Rodrigue Bayala a été évalué sur les actions menées par son département au cours du premier semestre de l'année. Sur l'amélioration à l'accès à la justice, le traitement des dossiers en justice, la protection des droits humains, la gestion du système pénitentiaire et promotion de la citoyenneté, la paix et la tolérance, il ressort un taux de plus de 63 % au 30 juin 2024.

« L'année passée à cette même période du 30 juin 2023, nous étions à un taux de 55 %. Nous avons fait un bond en avant de 8 points malgré le contexte que nous connaissons que vit notre pays », a apprécié le ministre. Selon lui, c'est un taux satisfaisant et encourageant. Les actions menées sont, entre autres, l'opérationnalisation de la plateforme de demande et de délivrance du e. certificat de nationalité, l'adoption en Conseil des ministres du projet de code des personnes et de la famille.

« La vision du président du Faso est de travailler aujourd'hui à changer l'image des prisons non seulement la surpopulation carcérale mais de faire en sorte que les détenus puissent participer à la construction de la nation en travaillant.

Il y a un certain nombre de réformes en la matière », a-t-il poursuivi. En perspective, le chef du département en charge de la justice s'est donné pour objectif cette année d'installer à leur siège le tribunal de grande instance de Bogandé et celui de Tougan. « Nous comptons renforcer les actions déjà entreprises au 1er semestre et de continuer les reformes déjà entreprises », a-t-il indiqué.

Le ministre de l'Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, le commandant Ismaël Sombié, a lui aussi fait le bilan à mi-parcours de sa feuille de route. Au premier semestre de cette année, il est à un taux d'exécution de 57,34 %.

Les actions menées sont l'accroissement des superficies en termes d'aménagement des périmètres irrigués, l'augmentation des quantités d'intrants mis à la disposition des producteurs, l'accroissement des noyaux reproducteurs mis à la disposition des éleveurs.

En termes de productions halieutiques, « l'Etat veut réduire considérablement notre dépendance vis-à-vis de l'extérieur en ce qui concerne la consommation du poisson.

Pour ce faire nous avons mis en place des cages flottantes en vue d'atteindre rapidement des quantités énormes de poissons. La 1re vague sera récoltée dans les jours à venir au niveau du barrage de samandeni. Nous allons étendre le modèle à plusieurs barrages », a-t-il expliqué. A l'écouter, les résultats sont globalement satisfaisants.

Car, « contrairement aux années antérieures, nous avons mis les intrants à temps à la disposition des populations. Nous les avons accompagnées avec des labours gratuits sur toute l'étendue du territoire grâce aux brigades de mécanisation agricole. Sans oublier la subvention des vivres par la SONAGESS au profit des populations vulnérables », a-t-il soutenu.

En perspectives, pour le reste de l'année, Ismael Sombié compte poursuivre les aménagements. « Nous avons compris avec les aléas liés aux changements climatiques que la production sous maitrise totale d'eau est l'enjeu important pour notre département. Il faut donc accroitre les périmètres irrigués, les bas- fonds avec la mobilisation d'eau de surface ou souterraine, cela va nous permettre de produire deux ou trois fois par saison et d'atteindre l'autosuffisance alimentaire », a-t-il noté.

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