Sur les rampes de l'actualité, avec les agressions, vols à l'arrachée et autres accidents de la circulation dans lesquels ils sont cités, les motos Jakarta continuent de créer l'émoi au sein de la population sénégalaise.
Face à la gravité de cette situation, le président de l'Association des conducteurs de «Thiak Thiak» de Dakar, Mouhamadou Lamine Seck, est en phase avec les nouvelles autorités, en l'occurrence le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, El Hadji Malick Ndiaye, déterminé à mettre un terme au carnage qui ne cesse de progresser malgré les mesures prises par ses prédécesseurs.
Pour le président de l'Association des Jakartamen de Dakar, il urge «de sévir, sans état d'âme, contre tous les réfractaires. Les infractions relatives au défaut de permis ainsi que les comportements qui mettent la vie des personnes en danger, on ne doit pas transiger sur ces délits. La vie humaine est sacrée. Personne n'a le droit d'ôter la vie d'autrui. Les mesures de sécurité doivent être respectées. Il s'agit du port du casque et des contrôles techniques...», insiste-t-il.
Selon lui, «En réalité, tout ce qui sous-tend ces manquements, c'est la course au gain, qui est à l'origine de nombreux accidents». C'est pourquoi, «Je ne conseille à personne de transporter les individus. Nos collègues doivent se limiter au service que nous pouvons assurer : la livraison des marchandises, des courriers, entre autres».
La capitale sénégalaise compte plus de 10.000 «Thiak Thiak», renseigne M. Seck. Toutefois, «ce chiffre peut bien être en deçà de la réalité. Car, tous les mois, nous enregistrons de nouvelles arrivées : des gens qui viennent de la sous-région et de l'intérieur du pays. Pour ces derniers, les courses à Dakar rapportent plus que dans les régions.
C'est ce qui explique cette ruée vers Dakar : nous sommes envahis par des étrangers et nos compatriotes de l'intérieur du pays. L'activité ne prospère pas. Il existe une concurrence déloyale. Nous galérons. Nous sommes assaillis de toutes parts par les Forces de sécurité. A chaque interpellation, nous payons une amende comprise entre la fourchette de 5000 FCFA à 12.000 FCFA», révèle le responsable de ce sous-secteur des deux-roues à Dakar.
Ainsi, Mouhamadou Lamine Seck propose la formation des conducteurs des deux-roues, l'interdiction de transporter les personnes. En outre, conseille-t-il, il faut penser à trouver une situation stable pour tous ces jeunes qui opèrent dans le secteur, en leur offrant des emplois dignes de ce nom. «Conduire les Jakarta permet de dépanner, régler un besoin. Mais pas de se réaliser. Cette profession n'est pas reconnue par l'État. Car il n'y a pas de dispositions réglementaires qui encadrent l'exercice de l'activité».
Néanmoins, souligne Mouhamadou Lamine Seck, «les acteurs du secteur ont mis en place un cadre de concertation, à travers des rencontres, pour examiner les maux auxquels ils sont confrontés. Les doléances soumises aux autorités de l'ancien gouvernement sont restées lettres mortes».
M. Seck de préciser : «nous n'avons pas accès aux marchés de l'État. L'immatriculation et la carte grise coûtent cher. Nous osons espérer que le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, trouvera des solutions idoines à nos problèmes. Car, nous avons été des acteurs de l'alternance au Sénégal. Nous avons payé un lourd tribut».