Sénégal: Des journalistes édifiés sur l'écosystème des Waqf

La Haute autorité du waqf (Haw), organisme public sénégalais créée par une loi de mai 2015 et rattaché au ministère en charge des Finances et du Budget, en collaboration avec le Collectif des journalistes économiques du Sénégal, a organisé une session de formation sur le Waqf, le mercredi7 août 2024 à Dakar.

Cette activité entre dans le cadre de la mise en oeuvre du projet Appui opérationnel à la Haute Autorité du Waqf qui résulte d'une subvention de la Banque Islamique de Développement (Bid) avec quatre composantes dont la formation sur le waqf.

Le waqf qui est un acte de bienfaisance pratiqué depuis l'époque du Prophète Mouhamed (Psl), renvoie à un investissement d'une aumône perpétuelle et utile à la société. Le directeur général de la Haute autorité du Waqf a, à l'ouverture de cette session de formation au profit des journalistes membres du Cojes, insisté sur le fait que si une personne met en place un Waqf et que d'autres en bénéficient, elle recevra des récompenses divines, même après sa mort.

Des sénégalais qui ont compris cette exhortation d'Allah dans la sourate Al Baqara : La Vache : 177 dans laquelle Il suggère au croyant « (...) de donner de son bien, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l'aide (...) », ont mis en place des Waqf.

C'est l'exemple de « El Hadji Gora Diop né vers 1840 à Saint-Louis qui, dans son testament signé devant notaire, le 19 janvier 1907, donnait en Waqf une concession comprenant une mosquée et des bâtiments à usage d'habitat gratuit pour les démunis ».

Dans son portrait dressé la Haute autorité du Waqf, il est indiqué qu'il s'y ajoute un second legs d'une maison située à quelques encablures de la première et dont les revenus locatifs servent à l'entretien de la première concession.

Au Sénégal, une étude de 2018 menée par la Haw avait recensé 399 Waqf ou institutions assimilables avec six (06) régions qui concentraient 72% des Waqf. La région de Diourbel représente plus de Waqf ou institutions assimilables, devant les régions de Louga, Dakar, Kaolack, Saint-Louis et Ziguinchor.

L'étude révèle aussi que les Waqf sont détenus à 92% par des Ong à Tambacounda et à 59% à Ziguinchor. Les associations gèrent la plupart des Waqf à Matam (100%), Fatick (90%), Dakar (75%), Thiès (71%), Kaolack (70%) et Kédougou (67%).

Les infrastructures éducatives représentent la majorité des Waqf détenus par des fondations (81%) au moment où les associations en détiennent 80%. Les ONG (Organisations non gouvernementales) interviennent plutôt dans la mise à disposition de puits, de forages ou châteaux d'eau (35% des Waqf).

La valeur estimative totale des Waqf recensés est de plus de 12 milliards 700 millions de francs Cfa, les Waqf publics représentant 85% de cette somme, selon l'étude de la Haw.

Le Waqf est constitué sous deux formes. Il s'agit d'un waqf productif, qui vise à générer des revenus permanents grâce, par exemple, la location d'un immeuble, et d'un waqf non productif visant un impact direct sur les bénéficiaires comme la construction d'un forage, d'un centre de formation entre autres.

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