Le Djiboutien Mahamoud Ali Youssouf, le Kényan Raila Odinga, le Malgache Richard Randriamandrato et le Mauricien Anil Gayan sont candidats pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'Union africaine (UA), dont le mandat prendra fin en février 2025.
Le chef de la diplomatie de Djibouti sera notamment opposé à Raila Odinga, vétéran de l'opposition kényane et les anciens ministres des Affaires étrangères Richard Randriamandrato de Madagascar et Anil Gayan de l'Île Maurice.
Homme d'expérience et diplomate chevronné, Mahmoud Ali Youssouf mettra en exergue son expérience de plus de deux décennies au poste de ministre des Affaires étrangères de son pays pour répondre aux attentes et intérêts du continent. Il est le premier à avoir officiellement déclaré son intention de remplacer Moussa Faki Mahamat, en poste depuis 2017.
Autre profil, le chef de file de l'opposition kényane, Raila Odinga, réputé pour son expérience politique, a reçu un coup de pouce des autorités de son pays qui, le 5 juin, ont annoncé la mise en place d'un secrétariat de campagne destiné à l'épauler dans cette course. L'homme de 79 ans entend relever les défis auxquels l'Afrique fait face. Il s'agirait aussi d'une revanche pour le Kenya qui, favori des élections de 2017 avec la candidature de Amina Mohamed, a été finalement battu sur le fil par l'actuel président.
Par ailleurs, diplômé en science politique et en relations internationales, Richard J. Randriamandrato est un spécialiste de la politique internationale et des questions liées à l'intégration régionale et continentale. Ayant travaillé pendant plusieurs années en Afrique et notamment au COMESA (Marché commun de l'Afrique orientale et australe) et auprès de l'Union africaine, il a fréquenté les hautes sphères diplomatiques et la finance internationale. Avec plus de 25 années d'expérience en gestion de projet et programme de développement, le candidat de Madagascar pourrait également être le 5e président de la Commission africaine.
D'un candidat à l'autre, Anil Gayan a été choisi à l'unanimité par son gouvernement pour briguer le poste du futur président de l'Union africaine. L'avocat, âgé de 76 ans, fut ministre des Affaires étrangères mauricien entre 1983 et 1986 puis entre 2000 et 2003 avant d'occuper d'autres fonctions ministérielles, comme celle de la santé et du tourisme. En 2008, il faisait partie de la médiation des Nations unies en Guinée-Bissau, avant de conduire le groupe d'observateurs de l'UA pour l'élection présidentielle de 2010 au Rwanda.
Ces candidats, qui sont tous issus d'Afrique de l'Est, en vertu du principe de rotation voulu par la réforme des institutions de l'UA, sont appelés à convaincre l'électorat de l'organisation panafricaine, à travers leurs visions, en expliquant comment ils envisagent de faire progresser l'agenda de transformation de l'Union africaine et de relever les défis existants et émergents auxquels le continent est confronté.
Les élections auront lieu en février 2025 lors du Sommet de l'Union africaine. Celui qui sera porté à la tête de la Commission dirigera jusqu'en 2029.