Les concours directs de la Fonction publique, session 2024, démarrent ce 10 août sur l'ensemble du territoire national. L'heure de vérité va donc bientôt sonner pour les quelque un million de candidats qui vont s'arracher les 5 364 postes qui sont à pourvoir cette année.
La «bataille» s'annonce épique d'autant que le nombre de postes disponibles, cette année, a baissé d'un cran par rapport à l'année dernière (7 218), alors que celui des prétendants à la Fonction publique ne fait qu'augmenter au fil des ans. C'est dire toute l'immensité du défi lié à la question de l'emploi des jeunes dans notre pays. Cela dit, l'organisation des concours directs de la Fonction publique constitue elle-même, un énorme défi pour l'Etat ; tant la tâche est rude et nécessite une importante mobilisation de ressources aussi bien matérielles qu'humaines.
Des efforts considérables ont été faits à cet effet, et depuis quelques années, on constate une nette amélioration de la situation. En effet, des avancées notables ont été enregistrées ces dernières années, dans l'organisation des différents concours de recrutement des agents de l'Etat.
Et cela, grâce à la magie de la technologie et du numérique qui ont contribué fortement à dématérialiser une bonne partie du processus au grand bonheur des candidats et des autres acteurs de la chaîne. La création de la plateforme e-concours, par exemple, qui a rendu les inscriptions en ligne possibles, a été un grand soulagement pour les candidats qui souffraient le martyre lors des dépôts physiques de leurs dossiers.
Travailler à décentraliser davantage les concours
Il est également heureux de constater qu'il y a plus d'efforts de transparence dans le processus si fait que des concours qu'on croyait réservés à une certaine catégorie de candidats, sont de plus en plus accessibles. Pour cause, le système de contrôle a été renforcé avec un niveau de vigilance accru pendant l'administration des épreuves et à la correction. Toute chose qui a contribué à minimiser les risques de fraudes qui, à une certaine époque, avaient pignon sur rue au pays des Hommes intègres.
Toutefois, l'arbre des innovations relevées dans l'organisation des concours directs de la Fonction publique, ne doit pas cacher la forêt des multiples défis qu'il faudra travailler à relever. En effet, les difficultés enregistrées lors de la composition et la correction de certains concours, ces deux dernières années, donnent la preuve qu'il y a des choses à améliorer ou carrément à revoir. On se rappelle encore toute la cacophonie qui a émaillé la session de 2022 où les candidats ont longtemps poireauté, jusqu'au bord du désespoir, avant d'entrer en possession de leurs résultats.
Tout cela, à cause de problèmes techniques, en tout cas, selon les explications qui avaient été données à l'époque pour tenter de calmer et rassurer les uns et les autres. On ne souhaite pas revivre le même scénario. Pour ce faire, les organisateurs dont je salue au passage les énormes efforts, sont invités à tirer des leçons des insuffisances des éditions passées pour en faire des forces afin que tout se déroule sans grincement de dents et sans couac aucun.
L'autre défi non moins important, qu'il convient de relever, c'est de travailler à décentraliser davantage les concours. De bons exemples, il en existe déjà, comme l'administration des épreuves écrites sur table qui se déroulent dans toutes les régions du pays, ou encore la déconcentration des concours professionnels dans les 13 régions. Ces bons exemples doivent en appeler d'autres. Car, la composition dans les centres uniques pénalise beaucoup de candidats qui, pour diverses raisons, notamment sécuritaires, ne peuvent pas se déplacer. Ils se retrouvent exclus, malgré eux, de ces concours pourtant ouverts à tous les Burkinabè.