Afrique: Crise sécuritaire au Sahel - La voix de Maada Bio sera-t-elle entendue au conseil de sécurité de l'ONU ?

Mieux vaut tard que jamais. C'est, en substance, les propos du président sierra-léonais, Julius Maada Bio, qui était en visite, le 7 août dernier, au pays des Hommes intègres où il a été reçu par le chef de l'Etat burkinabè, le Capitaine Ibrahim Traoré.

Venu en sa qualité de président du pays assurant la présidence tournante du Conseil de sécurité de l'ONU, l'hôte du jour du locataire du palais de Koulouba voulait s'imprégner de la situation sécuritaire au Burkina Faso et dans le Sahel. A sa sortie d'audience, il a exprimé son satisfecit par rapport à ses échanges avec le chef de l'Etat burkinabè.

Lesquels échanges lui permettent de se faire une meilleure idée de la situation sécuritaire dans la sous-région en proie au terrorisme qui compromet la paix dans cette partie de l'Afrique. Une démarche guidée par la volonté de toucher du doigt la réalité du terrain avant de présenter, dans quelques jours, son rapport au Conseil de sécurité de l'ONU où il se fera le porte-parole de l'Afrique de l'Ouest en particulier et du continent noir en général dans le cadre de son mandat au Conseil de sécurité de l'ONU.

La question qui se pose est de savoir si sa voix sera entendue.

Il est impératif que le diagnostic de Julius Maada Bio, soit le bon

%

La question est d'autant plus fondée que l'on sait toute la difficulté que l'Afrique a à faire porter sa voix au sein de cette instance internationale où ses représentants siègent en tant que membres non permanents. De même que l'on connaît les rivalités qui se jouent au sein du Conseil de sécurité de l'ONU entre les grandes puissances qui disposent du droit de veto et qui en usent au gré de leurs intérêts. Et le Sahel étant devenu l'un des champs, par excellence, de cette rivalité entre le bloc occidental et la Russie, on peut se demander si cela n'aura pas un impact sur la portée du rapport du président Maada Bio.

Quoi qu'il en soit, le déplacement physique du chef de l'Etat sierra-léonais en terre sahélienne pour prendre langue avec les autorités locales à l'effet de dresser le tableau de la situation sécuritaire dans la région, est déjà en soi une excellente chose. Et on espère que son rapport tranchera non seulement avec ces rapports souvent faits à la hâte et à distance, mais aussi permettra de donner une lecture saine de la situation au niveau international.

Toujours est-il que cette visite, aussi bien dans la forme que dans le fond, témoigne du sérieux avec lequel le maître de Freetown appréhende sa mission au sein de cet organe décisionnel de l'ONU dans sa volonté de se montrer à la hauteur de sa tâche tout en étant utile à son continent. Cela est à son honneur en tant que digne fils de l'Afrique désireux de marquer d'une pierre blanche, son passage à la tête de cet organe du Conseil de sécurité de l'ONU.

D'autant plus que derrière sa démarche, transparaît une volonté de crever l'abcès d'une situation sécuritaire aussi complexe que ses tenants et ses aboutissants comportent encore bien des zones d'ombres. C'est pourquoi il est impératif que son diagnostic soit le bon et qu'il cadre surtout avec la réalité du terrain.

Tout le mal qu'on souhaite à Julius Maada Bio, c'est que la communauté internationale lui prête une oreille attentive

Et que son rapport ne soit pas remis en question par d'autres voix quand on sait qu'entre les discours des autorités des pays du Sahel et certaines ONG internationales qui s'invitent souvent au débat, le son de cloche sur la situation sécuritaire n'est pas toujours le même. C'est dire si le locataire du State House joue aussi sa crédibilité et celle de son rapport dans cette affaire.

Cela dit, tout le mal qu'on lui souhaite, c'est que la communauté internationale lui prête une oreille attentive et se montre sensible à la cause des populations de cette partie de l'Afrique qui souffrent le martyre d'une guerre injuste qui leur est imposée depuis près d'une décennie. Et ce, à l'effet de trouver une solution définitive au phénomène du terrorisme qui menace de déstabiliser toute la sous-région ouest-africaine.

En tout état de cause, les populations du Sahel sauront apprécier à sa juste valeur la visite du président sierra-léonais si son passage permet de faire bouger les lignes dans le sens du retour à la paix et à la stabilité.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.