Kenya: La police tente d'étouffer les nouvelles manifestations contre la politique du président Ruto

Au Kenya, la mobilisation antigouvernementale continue. Jeudi 8 août, des manifestants sont à nouveau descendus dans les rues pour protester contre la politique du Président Ruto.

Un mouvement de contestation qui secoue le pays depuis la mi-juin. Hier, la mobilisation était plus faible qu'à ses débuts, mais 174 personnes ont été arrêtées à travers le pays, selon la police. À Nairobi, les quelques protestataires ont vite été dispersés par les forces de l'ordre, déployées en grand nombre. Les manifestants dénoncent des mesures d'intimidation.

Des tirs de gaz lacrymogènes, des rues bloquées et 126 personnes arrêtées à Nairobi, la capitale du Kenya, selon la police. Les forces de l'ordre ont répondu avec force aux protestataires qui tentaient de se rassembler dans le centre-ville de la capitale. Comack est étudiant en architecture. Il s'en désole.

« La police lance des gaz lacrymogènes juste parce qu'un manifestant tend un drapeau. C'est un usage plus qu'excessif de la force, les forces de l'ordre disent vouloir protéger les manifestants, mais font l'opposé. La mobilisation est plutôt faible, c'est vrai, mais je comprends pourquoi : il y a un sentiment de peur désormais. J'applaudis ceux qui l'ont bravé pour manifester ».

L'abandon de la loi de finances jugé insuffisant

Le président William Ruto assistait lui à la prestation de serment de son nouveau gouvernement. Il l'avait dissous en quasi-totalité le mois dernier, face à la colère de la rue et après avoir retiré sa loi de finances, très contestée pour ses nouvelles taxes. Des mesures insuffisantes pour les manifestants. C'est ce qu'explique Nathan, étudiant en droit de 21 ans, drapeau kényan autour du cou.

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« Il y a un manque de responsabilité et de transparence au sein de l'administration, ainsi qu'un problème de corruption dans le pays. Des ministres ont été reconduits dans le nouveau gouvernement malgré des résultats médiocres. Ce sont ces problèmes qui existent au sein du gouvernement que nous dénonçons et contre lesquels nous voulons des actions. »

Les manifestants demandent aussi justice pour ceux qui ont perdu la vie lors des précédentes mobilisations : au moins 50 personnes depuis la mi-juin, selon les organisations de défense des droits humains.

L'association de la presse internationale en Afrique de l'Est a condamné le ciblage de journalistes par la police lors de la manifestation du 8 août. Selon l'organisation, au moins trois d'entre eux ont été visés « à bout portant » par des grenades lacrymogènes dans le centre-ville de Nairobi.

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