La pratique de la torture et autres traitements inhumains, le travail de la police en matière de sécurisation des personnes et des biens ont fait l'objet d'échanges entre le Commandement des Forces de police et le Conseil consultatif de la société et des Organisations non gouvernementales (ONG) le 8 août à Brazzaville.
La police et la société civile, notamment les ONG, sont préoccupées par le respect des droits humains et des libertés fondamentales. « Le souci des ONG était de savoir pourquoi, en dépit des instruments juridiques nationaux et internationaux, la pratique de la torture est récurrente dans notre pays », a fait savoir Germain Céphas Ewangui, secrétaire permanent du Conseil consultatif de la société et des ONG au sortir de l'entrevue avec le commandant des Forces de police, le général André Fils Obami Itou.
Le secrétaire permanent a rappelé, à cette occasion, que la Constitution du 25 octobre 2015, en son article 11, interdit tout acte de torture, tout traitement cruel, inhumain ou dégradant, évoquant d'autres conventions de lutte contre la torture dont le Congo est signataire. Récemment, le pays a d'ailleurs déposé aux Nations unies les instruments de ratification du protocole facultatif à la convention contre cette pratique. « Ensemble, nous devons faire en sorte que le Congo soit à la hauteur de ses engagements », a déclaré Germain Céphas Ewangui. Les délais de garde-à-vue, les rackets dont la population est souvent victime également ont été au menu des échanges entre les deux parties.
La police à coeur ouvert
Selon Germain Céphas Ewangui, la délégation des défenseurs des droits de l'Homme qu'il a conduite a été en face des officiers supérieurs qui connaissent l'esprit et la lettre des instruments juridiques interdisant la torture. « Le commandant des Forces de police nous a édifiés sur le travail qui se fait à leur niveau pour que les textes soient respectés et que ceux qui ne les respectent pas soient punis », a-t-il souligné. Comme pour dire que le commandement des Forces de police a insisté sur le fait que tous les policiers qui ne respectent pas les règles morales et éthiques doivent être sanctionnés.
En promettant de ne pas baisser les bras dans la sécurisation des personnes et des biens, le commandement a pris en compte la sollicitation des organisations non gouvernementales d'établir un pont entre les deux parties afin que ce genre d'échanges se fassent régulièrement.