Afrique: Les souvenirs de la musique congolaise - Pierre Moutouari, une icône dans l'univers musical congolais et africain

Pierre Moutouari est le deuxième dans la fratrie des Moutouari, à savoir Côme Kosmos et Michel. Michaëlle, qui est sa fille, a suivi le chemin de ses pères. Tous ont fait le bonheur de la société en s'illustrant dans la musique.

Après avoir remporté le premier prix d'un concours de chant amateur organisé par le ministère de la Culture et des Arts de l'époque, ce qui le place comme une étoile montante, Pierre Moutouari, âgé de 18 ans, fait son entrée dans l'orchestre Sinza Kotoko, en 1968.

L'orchestre Sinza est au seuil de son ascension vers la célébrité avec un programme complet de concerts à Brazzaville et en Afrique centrale, sanctionné par la signature d'un contrat d'enregistrement avec Pathé Marconi en France qui produit ses oeuvres. Son arrivée dans Sinza Kotoko est un tournant pour ce groupe dans son parcours musical. Il apporte une nouvelle couleur dans le répertoire de l'orchestre qui connaît un immense succès à travers ses titres qui emballent le public, à savoir "Vévé", "Maloukoula", "Mahoungou", fruit d'un travail bien fait par une équipe cohérente et solide.

Ces titres à succès inaugurent la valorisation excessive du sebêne ayant pour base la cadence et où la danse Soukouss est misd en exergue par le nouvel orchestre. Une danse qui par la suite deviendra très populaire en Afrique de l'Ouest.

Lors de la participation de Sinza Kotoko au premier Festival panafricain de la jeunesse organisé en juin 1973 à Tunis, Pierre Moutouari tient la dragée haute aux côtés d'Ange Linaud Ngendo et de Théo Bitsikou (chanteurs de l'orchestre Nzoi) venus renforcer l'attaque chant du groupe sur instruction du ministère de la Culture et des Arts. L'orchestre Sinza Kotoko remporte au cours de ce festival la médaille d'or en dépit de la présence de Tabu Ley Rochereau et de l'Afrisa.

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En 1975, Pierre Moutouari quitte Sinza Kotoko et crée son propre groupe dénommé Les Sossa qu'il abandonnera plus tard pour s'installer à Paris, en 1979, où il opte pour une carrière en solo. Il collabore avec le célèbre artiste Jacob Desvarieux, le guitariste talentueux Master Mouana Congo et Sammy Massamba. Pierre Moutouari lance sur le marché plusieurs albums au cours des années suivantes produits aux éditions Safari Ambiance, dont "Le grand retour de Pierre Mountouari" avec les titres "Tout bouge" "Tremblement de terre". Signalons que d'autres tubes à succès tels que "Aïssa", "Saïlé", "Mbekani", et "Koundou" ont fait tabac dans le macrocosme musical congolais et africain.

A partir de 1981, avec le concours d'autres artistes congolais installés à Paris, il lance sur le marché plusieurs tubes dont "Missengue", "Julienne" et "Mahoungou"; un tube explosif qui a secoué l'écosystème musical africain, d'abord sorti en 1973 dans Sinza Kotoko en format 45 tours avant de connaître d'autres parutions en raison de l'ampleur de son succès. En 1986, Pierre Moutouari rentre au bercail et se consacre à l'encadrement des jeunes artistes dont sa fille aînée Michaëlle dans l'album "Héritage". En 1994, il décroche le trophée "Ngoma Africa" à Kinshasa en compagnie d'autres artistes comme Miriam Makeba, Khaled et Aïcha Kone.

En 2005, il sort l'album "Songa Nzila". Après un long parcours fastueux dans la scène musicale congolaise et africaine, Pierre Moutouari est terrassé par la maladie et s'installe dans la région parisienne où il va subir des soins médicaux. Depuis 2006, il effectue des allers et retours entre Paris et Pointe-Noire où il est tenancier d'un bar dancing.

Pour des raisons de santé, il décide de mettre sa carrière musicale entre parenthèses pour s'occuper de sa rééducation articulaire et musculaire. Suite à son état de santé qui connaît une amélioration et pour éviter de tomber dans l'oubli, il s'oriente vers de nouvelles activités scéniques et caritatives.

Il est au chevet des enfants malvoyants de la Guinée-Bissau où il a participé, en septembre 2020, à des concerts en play-back dont les recettes ont servi aux aveugles et malvoyants. A noter qu'il est considéré comme une grande vedette dans ce pays où ses œuvres sont très populaires et très saluées par les autorités de ce pays.

Selon des informations à notre possession, l'auteur de "Missengue", récipiendaire de deux disques d'or au cours de son parcours musical, est soucieux de reconstruire sa carrière mise en berne depuis quelques années.

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