Dakar — Me Massokhna Kane, président de SOS Consommateurs, a plaidé, jeudi, pour l'indépendance de l'Autorité de régulation des télécommunications et des postes et le renforcement de ses pouvoirs.
Me Massokhna Kane s'exprimait à l'ouverture des journées de concertation sur la régulation des communications électroniques.
"Nous avons besoin que le régulateur ait des pouvoirs et une indépendance réelle, surtout qu'il y a une loi communautaire qui harmonise la régulation", a affirmé Me Kane.
Il a estimé que l'ARTP doit être très forte et "pas seulement à travers des lois".
"Il est temps qu'on cesse d'avoir un régulateur qui peut être nommé, enlevé et révoqué à tout va", a-t-il soutenu.
Le président de SOS Consommateurs a également plaidé pour une subvention aux associations de défense des consommateurs.
"Il faut qu'on nous donne les moyens de faire ce travail qui est une mission de l'État, car la défense des populations incombe à l'État", a-t-il souligné.
L'avocat a reconnu que l'ARTP fournit une subvention aux associations de défense des consommateurs.
Prenant la défense des consommateurs, il a indiqué qu'il est important que l'ARTP fasse une veille technologique accrue et qu'elle favorise la concurrence.
"Cela permet de stimuler l'innovation et de faire baisser les prix, car il faut qu'on arrête de nous dire qu'on est les moins chers de la sous-région ; il faut revoir les tarifs en permanence et les adapter au pouvoir d'achat des populations", a-t-il proposé.
Fatou Sow Kane, la directrice générale d'Expresso Sénégal assure que les opérateurs de téléphonie mobile "sont toujours à l'écoute" des consommateurs.
"Nous restons convaincus qu'à la sortie de ces journées, nous pourrions ensemble répondre à cette équation de comment mettre le Sénégal à la pointe de la technologie avec des services accessibles et innovants dédiés aux populations sénégalaises", a-t-elle indiqué.
Elle a toutefois fait appel aux autorités pour une résolution de certaines préoccupations du secteur.
"Je veux nommer par cela la réduction des délais d'autorisation d'installation de la fibre optique, l'accès aux sites avec les collectivités locales, qui devient de plus en plus difficile, la revue des frais de fréquence et de numérotation, les droits de douane sur les équipements télécoms et le partage des infrastructures", a listé Mme Kane.
Les journées de concertation sur la régulation des communications électroniques qui prennent fin, vendredi, visent à recueillir les avis des acteurs des télécommunications à travers un dialogue "constructif".
Au terme de la deuxième journée, des recommandations seront élaborées dans le but d'améliorer la régulation des communications électroniques.