Dakar — Sabodala Gold Operations (SGO) et ses employés ne sont pas parvenus à un accord au terme des négociations qui ont eu lieu jeudi à Dakar, en présence du ministre du Travail, de l'Emploi et des Relations avec les institutions, a appris l'APS du coordonnateur du collège des délégués du personnel de cette société minière, El Hadji Malick Gningue.
Une source proche dudit ministre a confirmé que les deux parties n'étaient pas parvenues à un accord.
"Il nous a été donné de constater que, malgré les concessions importantes que nous avons faites, aucun accord n'a pu être trouvé [...] Les solutions proposées ne préservant pas les intérêts fondamentaux des travailleurs, nous n'avons eu d'autre choix que de demander à l'autorité (le ministre du Travail) de constater le désaccord", a déclaré M. Gningue.
"Nous réitérons [...] notre disponibilité à participer à toute discussion constructive, dénouée de tout préjugé et permettant d'aboutir à un accord qui sauvegarde les intérêts de nos mandants", a-t-il ajouté dans un communiqué parvenu à l'APS.
Les délégués du personnel de SGO demandent à leurs collègues de "rester mobilisés et engagés derrière le collège, pour le respect de [leurs] droits".
Le ministre du Travail, de l'Emploi et des Relations avec les institutions, Yankhoba Diémé, a réuni des représentants de la direction générale de Sabodala Gold Operations et du collège des travailleurs, au siège de son département ministériel, dans le but de trouver un accord et de mettre définitivement fin à la grève des employés de la société minière.
L'inspecteur régional du travail et de la sécurité sociale de Kédougou (sud-est) a pris part à la réunion, selon El Hadji Malick Gningue.
La rencontre a eu lieu après que les employés de SGO ont suspendu leur grève. M. Diémé les avait persuadés de prendre cette décision après quatre jours de grève.
Il a obtenu aussi de la direction générale de la société minière la réouverture des restaurants destinés aux travailleurs, une mesure prise par l'employeur en raison de la grève.
"Nous attendons de retrouver nos mandants et de recueillir leurs avis"
Les employés de la mine de Sabodala Gold Operations à Massawa, dans la région de Kédougou, réclament "la valorisation du forfait d'heures supplémentaires des travailleurs non-cadres", des "avantages en nature" (logement et nourriture), "le changement du mode de rémunération des heures supplémentaires des travailleurs cadres", le "respect des droits acquis relatifs à l'avance Tabaski".
"Grâce aux efforts du ministre, l'employeur a accepté de payer les heures supplémentaires dues aux travailleurs non-cadres, de juillet 2021 à maintenant", a dit à l'APS El Hadji Malick Gningue.
Selon lui, les travailleurs concernés veulent que les paiements à faire prennent en compte aussi les six premiers mois de l'année 2021, ce que ne veut pas faire la direction de SGO.
"Pour les travailleurs cadres, il y avait une gratuité compensatrice qui tenait lieu d'heures supplémentaires, ce qui n'est pas conforme à la loi du travail [...] Nous réclamons, pour les travailleurs cadres, un paiement conforme à la législation du travail, à compter de janvier 2021. L'employeur n'a pas accepté cela", a ajouté M. Gningue.
"Nous attendons de retrouver nos mandants et de recueillir leurs avis", a-t-il répondu à la question de savoir si les employés vont poursuivre la grève ou pas.
Selon le ministre du Travail, de l'Emploi et des Relations avec les institutions, SGO, une filiale de la société canadienne Endeavour Mining, emploie quelque 1.700 personnes à Massawa, où se trouve sa mine, l'une des plus importantes du pays.
L'APS a tenté d'entrer en contact avec le vice-président chargé des affaires publiques de Sabodala Gold Operations, Abdoul Aziz Sy, sans y parvenir.