Ile Maurice: 808 chiens morts à Port-Louis et 336 à Rose-Hill en quatre mois

Un rapport récemment publié par Shakeel Mohamed sur sa page Facebook a dévoilé de graves défaillances à l'Animal Home de Port-Louis (AHPL) entre octobre 2020 et février 2021. Cette enquête, menée suite à la mort de centaines de chiens sous la garde de la Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW), met en lumière une série de négligences graves, de mauvaise gestion et de violations des lois sur le bien-être animal. Le comité d'investigation a tenu quatre réunions pour analyser les preuves internes, interroger le personnel et évaluer la conformité des pratiques aux lois en vigueur, notamment l'Animal Welfare Act 2013.

Une cadre administrative, qui était également l'officer in charge à la MSAW depuis juin 2019, est directement blâmée pour les terribles conditions de l'AHPL. Selon le rapport, les chenils étaient surpeuplés, sans aucune séparation adéquate des chiens en fonction de leur état de santé, leur âge, leur poids ou leur comportement. Cette situation a entraîné des violentes bagarres entre les animaux, provoquant la mort de nombreux chiens. De plus, la nourriture était distribuée sans tenir compte de leurs besoins individuels. La quantité était insuffisante et elle n'était pas servie dans des assiettes séparées, ce qui a conduit à des scènes de cannibalisme parmi les animaux affamés.

Les recommandations vétérinaires pour le traitement des chiens malades ou blessés ont été systématiquement ignorées. Les chiens n'ont pas reçu de soins appropriés en raison du manque de médicaments de base et de l'absence de personnel compétent pour administrer les traitements nécessaires. Le nombre total de chiens morts dans les chenils s'élève à 808 à l'AHPL et 336 au siège de Rose-Hill.

La responsable de l'AHPL est également accusée de négligence grave dans l'exercice de ses fonctions. Elle n'aurait pas veillé à ce que les chiens reçoivent une alimentation adéquate, de l'eau ou des soins médicaux de base. Les animaux malades et blessés ont été laissés sans traitement, aggravant leur état de santé et contribuant à l'augmentation des décès. Aucun plan de gestion du personnel n'a été mis en place pour garantir que les besoins essentiels des chiens soient satisfaits, ce qui a conduit à une détérioration rapide des conditions de vie des animaux.

Un superviseur est également accusé d'incapacité de gérer son personnel de manière efficace. Il a constamment ignoré les instructions qui lui étaient données et plusieurs dossiers importants sont restés non traités sous sa supervision. Il n'a pas mis en place de planification adéquate pour garantir le bon fonctionnement des opérations, ce qui a contribué à l'aggravation des conditions dans les chenils.

Les vétérinaires du Divisionary Veterinary Service, qui ont soutenu l'AHPL pendant l'enquête, ont documenté de nombreux manquements dans leur partie du rapport. Leurs recommandations pour améliorer le bien-être des animaux ont été ignorées, exacerbant la situation. Les chenils étaient surpeuplés et les animaux n'étaient pas séparés selon leur état de santé, ce qui a favorisé la propagation des maladies et bagarres entre chiens. L'absence de médicaments de base a empêché les vétérinaires de fournir des soins appropriés aux animaux. Les seuls médicaments disponibles étaient destinés à l'euthanasie, soulignant l'état critique de la gestion des soins. Un rapport d'inspection structurelle d'avril 2019 avait déjà conclu que le bâtiment de l'AHPL était dangereux et non adapté à l'usage. Le rapport souligne également l'inaction du board de la MSAW pendant cette crise. Aucune réunion n'a été convoquée entre août et décembre 2020, période durant laquelle la situation s'est détériorée.

Le comité a interviewé plusieurs membres du personnel, y compris des techniciens vétérinaires et des responsables de chenils. Leurs témoignages ont confirmé l'ampleur de la crise. Les employés ont rapporté que la quantité de nourriture distribuée restait la même, qu'il y ait 100, 400 ou 700 chiens, ce qui a conduit à des cas de cannibalisme. Les jeunes animaux non adoptés étaient régulièrement euthanasiés. Les cadres supérieurs étaient rarement présents et les instructions données étaient souvent ignorées. Les employés ont exprimé leur satisfaction face aux changements récents apportés sous la direction du nouveau directeur, mais ont également demandé un soutien psychologique et une promotion accrue des adoptions pour atténuer la surpopulation.

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