Malgré les nombreuses mesures étatiques pour lutter contre l'insécurité routière, l'hécatombe se poursuit sur les routes du Sénégal qui enregistrent en moyenne 4000 accidents de la circulation coûtant la vie à plus de 700 personnes chaque année.
En plus des défaillances techniques et l'état des routes, le facteur humain est à l'origine de plus de 80% de ces drames. Pour y mettre un terme, le Premier ministre, Ousmane Sonko, requiert l'application des nombreuses décisions édictée, avec la fermeté et sans pression.
«La gestion du transport requiert de la fermeté». Le Premier ministre, Ousmane Sonko, montre la «voie» pour mieux lutter contre le drame de l'insécurité routière au Sénégal. Un Conseil interministériel consacré au secteur des transports et à la sécurité routière a réuni les acteurs hier, jeudi 8 août 2024, en attendant les assises des transports prévues en septembre prochain.
Face aux ministres, directeurs concernés et acteurs des transports, Ousmane Sonko a prôné la fermeté dans l'application des mesures étatiques. «Il y a beaucoup de choses à revoir. La gouvernance du transport est un domaine qu'il faut prendre au sérieux. Certains pensent que nous faisons des pressions sur les transporteurs. Mais, je tiens à vous rassurer que ce n'est pas le cas. Cependant, nous devons admettre que la gestion du transport requiert de la fermeté», a-t-il dit à la télévision nationale (RTS).
Pour le Premier ministre, il est temps de s'attaquer à la vétusté du parc automobile et les complaisances dans les contrôles et autres. «Il est clair qu'un véhicule de 30, voire 40 ans, doit être retiré de la circulation. La plupart de ces véhicules ont suivi des visites techniques ; mais nous savons tous qu'elles ne sont pas très approfondies», a souligné Ousmane Sonko qui échangé avec le ministre de l'Intérieur, entre autres facteurs, sur la corruption qui, à son avis, fait partie des causes des accidents récurrents.
Déjà, en plus des alertes du ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, le ministre de l'Intérieur, le Général Jean-Baptiste Tine, avait annoncé la couleur sur les mesures à prendre contre les accidents de la route. «Il est malheureux de constater cette hécatombe sur nos routes. Il y a un Conseil interministériel qui est prévu très prochainement, qui prendra sûrement des mesures beaucoup plus rigoureuses que par le passé, pour mettre fin à cette hécatombe», avait déclaré M. Tine, qui a effectué le déplacement sur le terrain à Bandia, sur la route de Mbour, suite à un accident ayant causé trois (3) morts et quatre (4) blessés, dont deux (2) graves, vendredi 2 août 2024.
Selon Jean-Baptiste Tine, plusieurs facteurs sont à l'origine des accidents de la circulation dont la corruption. «Il y a certes les conducteurs, de façon générale, qui ne respectent pas les règles de conduite, mais aussi les services techniques qui délivrent le certificat de contrôle technique et les services de contrôle qui sont sur les routes, qui veillent sur ce qui se passe et qui, à mon avis, ne respectent pas suffisamment bien leur travail», avait déploré Jean-Baptiste Tine.
Selon les chiffres de 2023 de l'Agence nationale de la Sécurité routière (ANASER), au Sénégal, au cours des trois dernières années, une moyenne annuelle de plus de 4000 accidents de la circulation a été enregistrée. En plus des défaillances techniques et l'état des routes, le facteur humain est à l'origine de plus de 80% de ces drames routiers qui ont fait 745 décès en 2019, soit près de 2 décès par jour.
Ce qui fait des accidents de la circulation «la principale cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 24 ans, et la seconde chez les 25-39 ans, après le Sida. Ainsi, l'urbanisation rapide, la motorisation grandissante et la jeunesse de la population laissent penser que cette calamité va s'amplifier, et touchera essentiellement les usagers les plus vulnérables».