Les contrôleurs aériens des aéroports Léopold Sédar Senghor de Yoff (Dakar) et Blaise Diagne de Dias, communément appelés aiguilleurs du ciel, sont des acteurs essentiels du trafic aérien chargés, depuis les tours de contrôle, d'assurer, sur la base des données météorologiques et d'autres paramètres, la sécurité des avions durant les phases de décollage, et d'atterrissage en passant par celle de la croisière.
En cet après-midi du mois de juillet, c'est le calme au Centre de navigation régionale aérienne de l'Aéroport International Léopold Sédar Senghor de Dakar (AILSS) d'où est contrôlé l'essentiel du trafic des avions dans l'espace aérien sénégalais.
Dans la grande salle de la tour de contrôle, le silence règne en maître. Seules les voix des aiguilleurs en poste perturbent par moment la quiétude des lieux.
Les yeux rivés sur les grands écrans radars, quatre contrôleurs aériens fournissent, par contact radio, des informations de trafic et des instructions à des pilotes d'avions en vol, sur le point d'atterrir ou de décoller, pour leur servir de guide, maintenir la sécurité, la fluidité du trafic et la distance sécuritaire nécessaire entre les aéronefs.
"Les contrôleurs du ciel jouent également un rôle important dans la gestion et la maîtrise des phénomènes météorologiques qui peuvent représenter un grand danger pour les avions", fait savoir Sidy Ndoye, président de l'Association des contrôleurs aériens du Sénégal, guide du jour pour la visite de ce centre ultra-sécurisé.
Vêtu d'un costume africain, il précise que "les phénomènes météorologiques représentent un grand danger pour les avions". "Raison pour laquelle nous avons à l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), des prévisions et bulletins météorologiques destinés à l'aéronautique", dit-il.
Selon Sidy Ndoye, un des dangers liés aux phénomènes météorologiques dans l'aéronautique se trouve être "les gros nuages de pluie".
"Les gros nuages, larges de plusieurs kilomètres, qui amènent la pluie présentent des dangers pour les avions en vol. Ce qui fait que les avions ne traversent jamais ces nuages. Ils ne font donc, que les contourner", explique-t-il.
Il ajoute que lors d'une telle configuration atmosphérique, les contrôleurs du ciel entrent en contact radio avec les pilotes pour leur permettre d'éviter ces obstacles liés à la météo, comme la vue de certains nuages de pluie.
"Pour un avion en vol, il faut éviter de s'introduire dans les gros nuages de pluie, de traverser les espaces nuageux pouvant être à l'origine de fortes turbulences", recommande-t-il.
Dans ce genre de situation, les contrôleurs aériens interviennent pour guider les avions jusqu'à la sortie des zones de turbulence ou en contournant tout simplement ces nuages dangereux.
"Nous gérons ce genre de situation avec les pilotes pour contourner ces gros nuages. En face de ces obstacles, ils nous disent qu'ils veulent faire une déviation. Et à partir de la tour de contrôle, nous transmettons, en fonction du vol, des informations pour aider à contourner l'obstacle tout en veillant à ce que l'avion ne se retrouve pas sur la voie d'un autre avion", explique l'aiguilleur du ciel.
Il précise que les avions volent à 800 kilomètres/heure, "donc il faut que les contrôleurs aériens les surveillent en donnant les orientations nécessaires".
Le Sénégal dispose de deux tours de contrôle basées à l'Aéroport international Léopold Sédar Senghor (AILSS) et à l'Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) de Diass.
"Du côté du Centre de navigation de l'AIBD, les contrôleurs du ciel opèrent à partir de la tour de contrôle la circulation des avions au sol, les décollages et les atterrissages", dit encore M. Ndoye.
Après le décollage des avions à l'AIBD, les contrôleurs basés au centre de contrôle de l'AILSS, gèrent la phase de montée et de croisière des avions.
Par ailleurs, explique M. Ndoye, le travail de contrôleur aérien "consiste, en plus de la sécurité et la régularité des vols, à éviter les retards de vols".
"Nous tenons compte aussi de l'économie du transport aérien, un secteur où les marges sont très faibles. C'est pourquoi nous veillons à ce que les avions ne connaissent pas des pertes de carburant ", soutient-il.