Le Conseil des ministres des Seychelles a approuvé jeudi une proposition visant à mettre en oeuvre des mesures plus strictes et à renforcer les cadres réglementaires pour le commerce des tortues géantes d'Aldabra, une espèce protégée.
Étant donné que les Seychelles comptent une population importante de tortues géantes d'Aldabra, le cadre réglementaire local sera aligné sur les normes de la Convention sur le commerce international des espèces menacées (CITES).
Face aux inquiétudes croissantes concernant le commerce illégal et l'exploitation de ces tortues, les nouvelles mesures comprendront une surveillance et une application renforcées par l'organe de gestion CITES, qui imposera des sanctions plus strictes en cas de non-conformité et d'activités illégales.
Avec effet immédiat, un moratoire sera imposé sur l'approbation de toute nouvelle licence d'élevage et d'exportation de tortues.
La CITES est un accord mondial entre gouvernements visant à réglementer ou interdire le commerce international des espèces menacées. Aux Seychelles, il est géré par le ministère de l'Agriculture, du Changement climatique et de l'Environnement et une partie du rôle du ministère est de garantir que le commerce est légal, durable et traçable.
"Nous pensons que l'espèce est potentiellement menacée en raison du braconnage et du commerce illégal de ces tortues", a déclaré vendredi le vice-président Ahmed Afif lors d'un point de presse.
"Nous constatons que les importations dans d'autres pays suggèrent qu'un grand nombre d'entre eux sont envoyés, mais nos chiffres d'exportation de notre côté suggèrent qu'il y a un commerce illégal", a-t-il déclaré.
L'atoll d'Aldabra, l'un des sites du patrimoine mondial de l'UNESCO des Seychelles, abrite l'un des plus grands habitats de tortues géantes d'Aldabra. L'espèce est classée vulnérable par la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
M. Afif a déclaré que si les Seychelles ne contrôlent pas le commerce et l'exploitation illégal dès les premiers stades, elles risquent de perdre l'espèce, et "les nouvelles mesures envoient un message clair au monde selon lequel nous sommes sérieux en matière de conservation et de protection de notre patrimoine".
Il a ajouté que les responsables du ministère de l'Environnement rencontreront ceux du ministère des Finances pour établir les nouvelles amendes visant à décourager les gens de faire ce type d'affaires.
Les responsables de l'environnement décideront de la taille des tortues pouvant être exportées et rencontreront ceux des finances pour convenir des nouvelles sanctions.
Parallèlement, les sanctions pour braconnage et commerce d'animaux et d'oiseaux sauvages aux Seychelles ont été renforcées le mois dernier grâce à un amendement à la loi sur la protection des animaux et des oiseaux sauvages afin de protéger la diversité de la faune.
Selon la législation révisée, les personnes reconnues coupables d'infractions à la loi pourraient être passibles d'une amende minimale de 25 000 SCR (1 700 $) ne dépassant pas 1 million de SCR (67 000 $), ou d'un maximum de 7 ans d'emprisonnement, ou des deux. Les sanctions précédentes établies en 2001 étaient considérablement inférieures, avec une amende minimale de 5 000 SCR (334 $) et une amende maximale de 500 000 SCR (33 400 $), ainsi qu'une peine d'emprisonnement maximale de deux ans, ou les deux.